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Les futures demandes de licences d'armes examinées "avec la plus grande circonspection"

(Belga) Les condamnations continuaient d'affluer jeudi, plus de deux semaines après la disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, qui, selon la presse turque, aurait été torturé, décapité puis démembré lors d'une visite au consulat saoudien d'Istanbul (Turquie) le 2 octobre dernier. Propriétaire de la FN Herstal qui livre des armes à l'Arabie saoudite, la Wallonie, elle, a assuré qu'elle "examinera les futurs demandes de licences d'armes avec la plus grande circonspection".

Une réaction prudente, à l'image de celle de nombreux autres Etats ou régions qui ne se bousculent pas pour évoquer la menace de sanctions économiques ou rompre leurs relations diplomatiques avec Ryad. A l'opposé, la liste des entreprises annulant leur venue au "Future Investment Initiative", la grande conférence économique organisée dans la capitale saoudienne du 23 au 25 octobre, n'en finit plus de s'allonger, au risque de mettre en péril leurs relations avec le royaume. Des relations qu'entretient également l'industrie wallonne de l'armement dont l'Arabie saoudite était le premier client en 2017 pour un montant total de 153 millions d'euros. "Nous sommes très interpellés. Nous suivons évidemment la situation de très près et nous analyserons les futurs dossiers de demande de licences d'armes avec la plus grande circonspection", a réagi dans ce contexte le ministre-président wallon, Willy Borsus, en charge du dossier des licences d'exportation d'armes. La Région wallonne est en effet actionnaire à 100% de la FN Herstal, entreprise publique d'armement qui emploie près de 1.500 personnes dans le sud du pays. "J'entends bien que c'et important pour la FN mais peut-on continuer à avoir des relations commerciales avec un pays qui bafoue à ce point les droits de l'homme", s'est pour sa part interrogée la parlementaire socialiste Olga Zrihen. "On peut s'étonner que la réaction wallonne, mais aussi belge et européenne, ne soit pas plus brutale alors que nous recevons régulièrement des rapports nous alertant d'une situation inadmissible", a-t-elle ajouté. "Des sanctions claires doivent être prises, à tous les niveaux et vis-à-vis de tous les pays qui menacent la liberté de la presse. Et si un volet commercial est en jeu, inscrivons-le dans le cadre européen et exigeons des garanties. 'Examiner avec circonspection' ne suffit pas. Ce silence face à l'innommable n'est plus possible", a conclu Olga Zrihen. (Belga)

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