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Les propos de la ministre de l'Intérieur choquent: elle se défend d'avoir plaidé pour une Belgique avec 2 régions et 2 sous-entités

La suggestion de réforme de l'Etat formulée par Annelies Verlinden (CD&V) et basée sur un "modèle 2+2" a été très mal accueillie par les partis francophones mercredi soir. Face à la bronca, le cabinet de la ministre de l'Intérieur et des réformes institutionnelles a envoyé un nouveau communiqué de presse dans la soirée précisant que l'intention était de débattre d'un modèle "2+2" ou d'un modèle "à quatre entités".

Dans un premier document envoyé aux rédactions en prévision de la conférence qu'elle allait donner dans l'après-midi à l'UGent, le cabinet d'Annelies Verlinden indiquait que la ministre allait suggérer une réforme de l'Etat sur base d'un "modèle 2+2" avec deux entités fédérées ('deelstaten' en néerlandais, Flandre et Wallonie) et deux sous-entités ('deelgebieden', Bruxelles et la partie germanophone Ostbelgien). Le terme 'sous-entité' n'a pas été prononcé oralement par la ministre à Gand.

Annelies Verlinden se défend d'avoir "plaidé pour l'une ou l'autre option"

Interrogée par notre journaliste Benoît Duthoo pour le RTLINFO 19H, la ministre a tenté de calmer le jeu : "Je n'ai pas plaidé pour l'une ou l'autre option". Le "modèle 2 + 2" ou les quatre entités fédérées ne sont que "des options sur la table", affirme-t-elle, qu'il convient de discuter au sein d'une plateforme de dialogue. Le débat, ce n'est pas à celui qui criera le plus fort, dit-elle. Mais au contraire, c'est s'écouter, pour avoir un "débat de fond" sur "les pouvoirs et la répartition des compétences", qui seraient, selon elle, "susceptibles d'amélioration et de modernisation". "Ceux qui m'ont bien écoutée hier à Gand réalisent, je suppose, que je ne me suis pas prononcée pour l'une ou l'autre option", ajoute-t-elle.

Pourquoi ces propos passent mal ? Voici l'analyse de notre expert politique, Antonio Solimando:

"Considérer Bruxelles comme une sous-entité n'est pas une option"

Cette vision de l'avenir de la structure de l'Etat belge a été très mal accueillie côté francophone. "Considérer Bruxelles comme une sous-entité n'est pas une option", a déclaré la vice-Première ministre MR Sophie Wilmès à Belga, ajoutant avoir pris contact avec Mme Verlinden pour exprimer son "désaccord profond". "Elle m'a indiqué que, dans son esprit, Bruxelles n'était pas une sous-entité. Dont acte", a-t-elle ajouté.

"Ça sous-entend des sous-citoyens"

Le député fédéral PS André Flahaut était l'invité de la Matinale de Bel RTL. Interrogé au sujet de ces propos par Fabrice Grosfilley, il a réagi : "Je n’aime pas parler d’entendre parler de sous-entités, parce que ça sous-entend des sous-citoyens, or, nous sommes dans une Belgique où que l’on soit germanophone, flamand, francophone ou wallon, on est tous des citoyens belges et il faut trouver des solutions institutionnelles équilibrées et pragmatiques"

Voir l'extrait: 

Hier, soir, les réactions ont plu dans les rangs francophones. "Bruxelles est une Région à part entière avec une identité multiple qui mérite d'être respectée", a notamment tweeté la co-présidente d'Ecolo Rajae Maouane. "Il est bel et bien prévu de préparer la future réforme de l'Etat durant cette législature. Et toutes les contributions sont les bienvenues. Mais une proposition qui nie 1,3 million de Belges ! Un faux départ, sans aucun doute", a de son côté estimé le vice-Premier ministre PS Pierre-Yves Dermagne sur ce même réseau social.

Dans un nouveau communiqué de presse envoyé par le cabinet mercredi soir, la ministre plaide pour un "débat approfondi sur la réforme de l'Etat dans lequel des idées telles qu'un 'modèle 2 + 2' ou un modèle 'avec quatre entités fédérées' peuvent également être discutées." 

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