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Céline a organisé la marche contre les violences envers les femmes: "Il faut urgemment débloquer des budgets"

Entre 5.000 et 8.000 personnes étaient présentes, dimanche après-midi à Bruxelles, à la manifestation contre les violences faites aux femmes, selon l'organisateur. Depuis 2017, chaque année à la fin novembre, une telle manifestation nationale est organisée pour "faire bouger les lignes" et pousser les pouvoirs publics à assumer pleinement leurs responsabilités dans la lutte contre les violences à l'égard du sexe féminin.

Depuis le début de cette année, on dénombre 18 féminicides, 18 femmes tuées parce qu'elles étaient des femmes. Comme chaque année depuis cinq ans, une manifestation contre ce type de violence est organisée à Bruxelles ce dimanche. La Belgique vient de présenter un Plan d'action national contre les violences faites aux femmes. Notre journaliste, Chantal Monet, décrit ce plan d'action. Un plan qui comprend "200 mesures" avec notamment ces axes d'action :

  • l'éducation au consentement dès les classes maternelles,
  • la formation des policiers et des juges,
  • l'accompagnement des auteurs
  • ou encore, le recensement des données.

Notre journaliste était présente à la manifestation à Bruxelles où elle a pu rencontrer l'organisatrice de la mobilisation, Céline Caudron.

18 féminicides depuis le début de cette année, 150 depuis 2017, date de la première mobilisation nationale. Et selon une étude européenne, en Belgique 1 femme sur 4 est victime de violences conjugales. Les chiffres sont effrayants, pourtant, ils ne reflètent pas la réalité des violences faites aux femmes ? 

"Les pouvoirs publics ne collectent pas de manière systématique de données sur les violences faites aux femmes. Et donc par exemple, pour les féminicides, ce sont les associations qui regardent dans la presse les informations qu'on peut y trouver pour avoir une vision partielle de la réalité, puisqu'évidemment c'est que la partie émergée de l'iceberg. On sait bien qu'il y a plein de formes de violences faites aux femmes qui ne sortent pas, parce que parfois, on n'est pas conscientes qu'on les vit. Et puis même quand on est conscient de les vivre, c'est pas évident d'en parler parce qu'on n'est pas souvent crues", détaille Céline Caudron, organisatrice de cette mobilisation. 

Ce plan qui vient d'être annoncé il y a deux jours, est-ce que c'est un pas dans la bonne direction?

"Par rapport aux anciens plans d'action nationaux qu'on avait depuis 2001, c'est vrai que c'est un plan qui est plus complet et plus cohérent. Maintenant, notre principale critique c'est qu'il n'y a toujours pas de ligne budgétaire. Tant qu'on ne se décide pas à dégager un budget conséquent pour lutter contre les violences faites aux femmes, on n'avancera pas", estime-t-elle. 

D'après l'organisatrice, même si le Plan d'action est plus complet, "les politiques n'ont toujours pas pris le pli de l'évolution". Puis elle développe: "Les mentalités évoluent, et donc on attend des mesures concrètes : investir dans des travailleurs sociaux sur le terrain qui puissent accompagner les victimes, suivre les auteurs dans des vraies politiques de prévention sur le long terme, ça coûte de l'argent malheureusement et donc il faut investir là-dedans. Autrement ce sera que des belles paroles".

L'objectif c'est 0 féminicide d'ici 2025, c'est réaliste ?

"Si on se donne les moyens de ses ambitions, oui. Donc il faut urgemment débloquer des budgets contre les violences faites aux femmes. Et c'est pas seulement les ministre des Droits des femmes qui pourront avancer là-dedans, il faut que ce soit l'ensemble des gouvernements des différents niveaux de pouvoir", conclut-elle. 

La mobilisation nationale de ce dimanche, avec une manifestation à Bruxelles, a débuté quelques temps après 13h. Entre 5.000 et 8.000 personnes étaient présentes.

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