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Paul Magnette reconnaît avoir vu la N-VA samedi soir et dévoile ce qu'il pense de Bart De Wever

L'écart entre le PS et la N-VA est "immense" et les nationalistes flamands ne font "aucune proposition de compromis". C'est ce qu'a martelé ce dimanche sur RTL-TVI le président du PS, Paul Magnette. Il a aussi confirmé avoir rencontré la veille au soir Bart De Wever, sur invitation des informateurs royaux Joachim Coens (CD&V) et Georges-Louis Bouchez (MR).

Paul Magnette était l’invité de Pascal Vrebos ce dimanche sur RTL-TVI. Le président du Parti socialiste a reconnu avoir participé à une réunion la veille au soir avec d’autres partis, dont la N-VA, sur invitation des informateurs royaux.

Durant son interview, l’ex-informateur a dévoilé ce qu’il pensait de l’attitude de la N-VA. Il a aussi donné son avis sur Bart De Wever, le président du parti nationaliste flamand. "Quelqu’un de très hésitant", selon le socialiste.

Pascal Vrebos: Je crois savoir que hier soir (ndlr : samedi soir) vous avez rencontré à nouveau la N-VA avec les informateurs. C’est exact?

Paul Magnette: Vous êtes bien informé monsieur Vrebos. Effectivement, les informateurs MR et CD&V (ndlr : chrétiens-démocrates flamands) nous ont demandé de venir à une réunion. Moi je vais à toutes les réunions auxquelles on m’invite. Je ne fais aucun blocage. J’essaie toujours de discuter.

Pascal Vrebos: Vous lui avez parlé du dentifrice ou pas? (ndlr: Bart De Wever avait déclaré: "M. Magnette a le goût de sa bouillie arc-en-ciel bien en bouche (...) Il faudra beaucoup de dentifrice flamand pour se laver la bouche").

Paul Magnette: Je n’en ai pas parlé. Je trouve qu’il aurait pu spontanément présenter des excuses pour les agressions contre les Wallons et les Bruxellois. Il ne l’a pas fait, ce n’est pas son style. Voilà, tant pis.

Pascal Vrebos : Mais vous, vous aviez dit que son parti était dangereux et qu’il était dangereux.

Paul Magnette: J’ai répliqué, c’est normal. Imaginez une seconde que je dise le quart du tiers de ce que dit monsieur De Wever, la Flandre s’embraserait de tous côtés, en disant que c’est absolument scandaleux. Monsieur De Wever, ça fait des années qu’il nous injurie. Ça fait des années qu’il essaie d'humilier les Wallons et les Bruxellois, ça suffit. Il ne faut pas se laisser faire. Et puis, quand je dis que c’est un parti dangereux, c’est pas de la provocation. C’est un parti qui veut la fin de la Belgique, la fin de la sécurité sociale… Il le dit, c’est écrit noir sur blanc dans leur programme et sur leur site internet. Et ça c’est effectivement très dangereux pour la Belgique.

Ils ont une peur panique de devoir prendre des responsabilités

Pascal Vrebos: Vous vous êtes vus hier soir. Il a dit avant de vous voir qu’il prendrait volontiers des responsabilités, qu’il aimerait toujours le faire et qu’il a d’ailleurs donné un plan de travail au Roi. Hier soir, est-ce que vous avez avancé d’un pas ? Il y a au moins un point commun ? Ou vous vous êtes insultés pendant une heure ?

Paul Magnette: Non non, on ne s’est pas insulté. Moi je n’insulte jamais, je reste toujours très calme, même quand on subit des agressions et des injures. Il faut toujours garder son calme et ne jamais se laisser entraîner sur ce terrain-là. Mais effectivement, on doit constater que l’écart est immense. L’écart est d’autant plus immense que la N-VA ne fait aucune proposition de compromis. Qu’on parle du socio-économique, qu’on parle de la sécurité sociale, qu’on parle de la santé, qu’on parle des pensions… Pour le moment, ils ne font aucun geste vers les autres. C’est quand même un problème.

Pascal Vrebos: Mais vous avez parlé de quoi ?

Paul Magnette: On essaie de discuter mais on se heurte à un mur. C’est pour ça qu’on a le sentiment que la N-VA ne veut absolument pas prendre ses responsabilités. Ils ont une peur panique de devoir prendre des responsabilités.

Pascal Vrebos: Alors qu’il dit le contraire.

Paul Magnette: Alors qu’il dit le contraire, oui, mais on voit bien que monsieur De Wever est quelqu’un de très hésitant. Il a mis des mois pour faire une coalition à Anvers sur le plan communal. Il a discuté pendant des semaines et des semaines avec le Vlaams Belang (ndlr: extrême droite flamande), il ne savait pas s’il allait aller dans un sens ou dans l’autre. Et aujourd’hui, on voit bien aussi qu’il n’ose pas prendre ses responsabilités. Il n’ose pas dire "Je ne veux pas y aller", ce qui est la vérité. Ça se sent et ça se voit dans son attitude. Mais il ne veut pas non plus essayer de faire des ouvertures pour trouver des compromis.

Les informateurs regrettent les commentaires de certains sur les plateaux télévisés

Sans nommer directement Paul Magnette, les informateurs royaux, Joachim Coens (CD&V) et Georges-Louis Bouchez (MR), ont rappelé dimanche qu'ils ne commenteront "aucune de leurs réunions, ni leur travail d'information". Les deux hommes regrettent par ailleurs "que certains jugent opportun de commenter ou de faire connaitre ces réunions sur des plateaux télés ou des réseaux sociaux", a déclaré M. Bouchez, en son nom et celui de Joachim Coens, à l'agence Belga. "Nous rappelons qu'il faut privilégier la recherche d'un résultat fort pour notre pays plutôt que de faire un spectacle de communication", a-t-il ajouté, rappelant que M. Coens et lui restaient "convaincus que la discrétion, la loyauté et la confiance seront les moteurs de la réussite afin de doter" le pays d'un gouvernement.

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