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Pauline Boninsegna: "Le machisme, c’est dès le plus jeune âge"

Notre journaliste Marie Thibaut de Maisières a interrogé douze femmes, candidates aux élections du 14 octobre, sur la place de la femme au sein de leur commune. Cette série appelée "La tirette" se poursuit aujourd'hui avec Pauline Boninsegna, 3ème candidate sur la liste PTB à Charleroi.


Les femmes font-elles de la politique autrement ?

Au PTB on a réalisé que le sexisme et la culture machiste sont toujours bien présents. Ce n’est pas une question du passé. Moi-même, j’ai hésité longtemps à me présenter, car comme beaucoup de femmes, je me demandais si j’étais capable. Je me suis décidée parce que j’ai trouvé un parti qui laissait une place aux femmes. Je suis fière de faire partie d’un parti où il y a beaucoup de femmes têtes de listes, notamment trois grandes villes : Bruxelles, Liège et Charleroi.


Est-ce que dans votre programme, des éléments sont issus de votre expérience de femme ?

Pour beaucoup de femmes, la ville est confisquée. On n’ose pas sortir le soir, on fait face à beaucoup de harcèlement. Notre thème de campagne PTB est « reconquérir la ville » mais aussi et d’autant plus pour les femmes. On veut permettre à chaque femme de se sentir à l’aise dans le centre-ville. Faire de la prévention dans les écoles où l’on veut instaurer des cursus conséquent sur le harcèlement et l’éducation sexuelle. Et soutenir une série d’associations comme les jeunes Taboo qui dénoncent le harcèlement à Charleroi en faisant des actions comme siffler les hommes dans la rue. Par ailleurs, dans le développement urbain, on veut avoir une pensée pour les femmes. A Charleroi, il y a beaucoup de quartiers vides. Ces quartiers vides ne doivent plus l’être pour avoir une vie qui permet de ramener un peu de sentiment de sécurité pour les femmes.


Comment lutter contre le sexisme à l’école ?

Il faut en parler ! Aujourd’hui, il y a encore trop peu de choses qui sont faites au niveau des écoles. Or le machisme, c’est dès le plus bas âge : petites filles habillées en rose à qui on dit qu’elles feront de gentilles mamans et de gentilles infirmières. Tandis que les garçons, c’est la guerre ! Ces stéréotypes se forment très tôt et l’on veut pouvoir amener ces questions dans les écoles.

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