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Peut-on sauver la coalition Vivaldi? Pourquoi autant de crispations? Quelles sont les alternatives? Réponses du politologue Dave Sinardet

Les préformateurs Egbert Lachaert et Conner Rousseau est arrivé ce lundi vers 17H au Palais pour remettre au Roi ce qui devait être le rapport final de leur mission. Ils ont finalement proposé leur démission après une réunion de crise des sept partis d'une potentielle coalition Vivaldi.

"Le Roi a refusé leur démission et leur a demandé de poursuivre leur tâche", a communiqué le Palais. Le duo est donc chargé de poursuivre son travail de préformation d'un futur nouveau gouvernement fédéral. Le souverain demande parallèlement "à tous les partis concernés de rétablir au plus vite la confiance". Egbert Lachaert et Conner Rousseau doivent remettre un nouveau rapport mercredi. Ce qui laisse théoriquement le temps aux sept partis (PS, sp.a, MR, Open Vld, Ecolo, Groen et CD&V) d'accorder leurs violons, sachant qu'ils se sont engagés à inscrire une déclaration gouvernementale à l'ordre du jour du Parlement le 1er octobre.

Dave Sinardet, politique à l'Université Libre de Bruxelles, est venu partager son analyse dans le RTL INFO 19H ce lundi. Il a répondu aux questions de notre journaliste Caroline Fontenoy.

Caroline Fontenoy: Y a-t-il encore une chance de sauver la coalition Vivaldi?

Dave Sinardet: Je crois qu'il y a encore une chance, mais ce n'est pas sûr que ça se fasse. Clairement, les deux chargés de mission ont accepté quand même de continuer encore pendant deux jours. Il n'y avait pas non plus de consensus autour de la table pour savoir si ça pouvait continuer ou pas. Donc voilà, les prochains jours on va essayer de ressusciter la Vivaldi. Mais ça pourrait aussi être la mort définitive mercredi.

Tout ça n'est pas complètement nouveau, mais là ça a vraiment explosé

Caroline Fontenoy: Pourquoi autant de crispations si tard dans les négociations? Comment en est-on arrivé là?

Dave Sinardet: Ce qui est arrivé aujourd'hui, ça ne tombe pas du ciel comme ça. Les tensions personnelles par exemple entre Georges-Louis Bouchez (ndlr: président du MR) et Conner Rousseau (ndlr: président des socialistes flamands), datent déjà de plusieurs mois. Il y avait déjà des tensions entre ces deux personnes. Une irritation plus générale sur Georges-Louis Bouchez, ce n'est pas nouveau non plus. Les tensions sur le fond, des divergences idéologiques, qui existent quand même au sein de cette coalition, elles étaient là déjà avant. Donc tout ça n'est pas complètement nouveau. Mais là ça a vraiment explosé.

La plupart des partis concernés n'ont pas du tout envie d'aller vers les élections

Caroline Fontenoy: Si on ne parvient pas à ressusciter la Vivaldi, comme vous l'avez dit, est-ce qu'il y a encore une autre alternative qu'on n'a pas encore explorée?

Dave Sinardet: Il y a encore d'autres alternatives. La demande de la sp.a (ndlr: socialistes flamands) c'est d'éjecter le MR de ces négociations. Donc on pourrait remplacer le MR par le CDH. Ça donnerait encore une majorité. Le seul problème pour cette solution, c'est que l'Open VLD (ndlr: libéraux flamands) ont lié leur sort. Donc l'Open VLD ne veut pas laisser tomber le MR, sauf si l'Open VLD évoluerait dans ces prochains jours. Il faut voir, ce serait une possibilité. On ne peut pas exclure qu'on va quand même encore retourner vers l'autre fameuse formule, qui est de lier N-VA et PS. On sait aussi que par exemple Conner Rousseau était assez favorable à cette coalition-là. Ça explique peut-être aussi pourquoi il est allé aussi loin avec un veto contre le MR. Et si tout ça ne marche pas, bien sûr, la perspective de nouvelles élections deviendra inéluctable. […] Même si on sait que la plupart des partis concernés n'ont pas du tout envie d'aller vers les élections. Et je crois qu'ils ont raison. Parce qu'après tout ce qu'on a vu, l'incapacité à former un gouvernement… On peut s'imaginer que la plupart des partis concernés ne vont pas vraiment être récompensés par les électeurs dans les urnes.

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