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Philippe De Backer et Pieter De Crem nouveaux ministres: mais qui sont-ils?

Deux nouveaux ministres pour remplacer le départ des ministres N-VA. Pourtant ce ne sont pas des nouvelles têtes en politique belge.

Philippe De Backer: de l'Europe au fédéral

Philippe De Backer a été une nouvelle fois promu. L'ex-secrétaire d'État conserve ses attributions -Lutte contre la fraude sociale et Mer du nord- et reprend à Alexander De Croo l'Agenda numérique, les Télécommunications et la Poste, et à Theo Francken la Simplification administrative.

Âgé de 40 ans, marié et père de deux enfants, M. De Backer a grandi à Kapellen (province d'Anvers) et a étudié les biotechnologies à l'Université de Gand. Il y a commencé son engagement politique en militant dans l'association des étudiants libéraux. En 2008, il a achevé sa thèse de doctorat et a travaillé pour un fonds de capital à risque au Luxembourg. La même année, il devient président des Jong VLD .

Trois ans plus tard, en 2011, il succède à Dirk Sterckx au parlement européen. Il travaille à la commission Transport et à la commission Affaires économiques et monétaires. En 2014, il siège à nouveau à Strasbourg en remplaçant Karel De Gucht. En mai 2016, il est appelé à siéger dans le gouvernement Michel. Il prend la place du secrétaire d'État Bart Tommelein, appelé à succéder à Annemie Turtelboom au gouvernement flamand. M. De Backer a également mené la liste Open Vld à Anvers lors des dernières élections communales.

Le retour inattendu de Pieter De Crem

Pieter De Crem fait un retour inattendu sur le devant de la scène politique à la faveur de la crise qui a emporté le gouvernement Michel I. Il y a 15 jours, le démocrate-chétien faisait ses adieux à la politique nationale après 25 ans de carrière. Ce dimanche, il a repris les compétences de Jan Jambon dans le gouvernement Michel II et devient le nouveau ministre de l'Intérieur.

Né le 22 juillet 1962 à Aalter, une commune de Flandre orientale dont il est bourgmestre depuis 1995, ce licencié en philologie romane de la KUL et en droit européen et international de la VUB, a présidé la section des jeunes CVP Gand-Eeklo de 1989 à 1995. Ce parfait bilingue a véritablement débuté sa carrière politique à l'âge de 27 ans comme attaché au cabinet du Premier ministre Wilfried Martens de 1989 à 1992, puis à celui du ministre de la Défense Leo Delcroix, de 1992 à 1993. Élu député pour la première fois le 21 mai 1995 et réélu à chaque scrutin législatif, il a notamment siégé au sein de la commission de la Défense, attaquant souvent frontalement le ministre de l'époque, André Flahaut (PS) - qui n'avait pas hésité à le traiter de "con" après le passage de témoin entre les deux hommes.

Son influence croissante au sein du CD&V s'était traduite par sa désignation comme chef du groupe à la Chambre, une fonction qu'il a assurée du 31 mai 2003 au 21 décembre 2007, faisant de lui un des dirigeants de l'opposition au gouvernement Verhofstadt II.


Son action comme ministre de la Défense

En 2004, il avait été battu lors de l'élection à la présidence du CD&V, qui avait préféré Jo Vandeurzen. Il présidait la commission de l'intérieur de la Chambre lorsque tous les partis flamands - à l'exception des écologistes de Groen! - avaient voté, le 10 octobre 2007, la scission de l'arrondissement Bruxelles-Hal-Vilvorde (BHV), une mesure qui s'était toutefois révélée sans effet jusqu'à l'accord trouvé dans le cadre de la 6e réforme de l'État.

M. De Crem était devenu ministre de la Défense le 21 décembre 2007 dans le gouvernement intérimaire dirigé par Guy Verhofstadt III. Un portefeuille qu'il a conservé au sein des cabinets Leterme I, Van Rompuy I, Leterme II et Di Rupo. En mars 2013, il avait en outre été désigné vice-Premier ministre après la démission de Steven Vanackere, emporté dans la tourmente Arco. Durant cette période, il a, sans jamais cacher ses sympathies pro-américaines (qui lui ont valu le surnom de "Crembo"), procédé à une énième réforme de l'armée (le "plan de finalisation de la transformation") et accru la participation des militaires belges aux opérations à l'étranger - principalement de l'Otan, en Afghanistan et plus récemment en Libye - mais aussi au Mali et en Irak dans le cadre d'une coalition menée par les États-Unis contre le groupe djihadiste État islamique (EI). Il était également l'un des fervents partisans du F-35 pour remplacer les F-16 de l'armée belge.

Le jeu de chaises musicales au CD&V après le scrutin de 2014, marqué par le succès de la N-VA, a été fatal à la carrière de M. De Crem. S'il a pu rester au gouvernement fédéral, c'est en tant que secrétaire d'État au Commerce extérieur, où son rôle était très limité étant donné que la compétence appartient aux Régions. Le 20 novembre, il faisait ses adieux à la politique nationale.... C'était avant le départ de la N-VA.

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