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Salaire, emploi, diesel, électricité, alcool, tabac... Voici tout ce que le tax shift change pour vous

Le gouvernement a bouclé au petit matin l'accord sur le budget et le virage fiscal destiné à alléger le coût salarial. La mesure la plus importante de ce virage fiscal, c'est un allègement des cotisations sociales sur les salaires, qui passeront de 33 à 25 %. Le gouvernement a également décidé de donner un coup de pouce au pouvoir d'achat des bas et moyens revenus. Mais de nouvelles augmentations de produits comme l'électricité, le diesel ou le tabac et l'alcool sont également prévues.

L'exécutif fédéral s'est félicité du virage fiscal (tax shift) qu'il a emprunté, d'un montant de 7,2 milliards d'euros si l'on additionne les mesures déjà prises à l'entrée en fonction du gouvernement, l'enveloppe bien-être et les mesures décidées jeudi à concurrence de 3,7 milliards. Mais pour pouvoir financer ses mesures, dont surtout la baisse des charges sociales sur les salaires, il a fallu trouver de l’argent dans la poche des Belges.


1) L'électricité plus chère

La TVA sur l’électricité repassera de 6% à 21% en janvier. Le taux réduit décidé sous le gouvernement Di Rupo n'aura donc duré que deux ans. "C’est la seule mesure en TVA", a tenu à rappeler le Premier ministre Charles Michel. Coût en plus par an et par ménage : 110€ selon Test-Achats.


2) Le diesel plus cher

Les accises sur le diesel (sauf professionnel) vont progressivement augmenter. Le gouvernement se justifie en parlant d’une taxe écologique.


3) L’essence moins chère

En contrepartie, les accises sur l’essence vont, elles, diminuer, mais dans une moindre mesure que la hausse de celles sur le diesel. Le but du gouvernement est d’arriver, à terme, à un prix identique pour les deux carburants.


4) Le tabac plus cher

Les accises sur le tabac vont également augmenter. Le paquet de cigarettes augmentera de 70 centimes et le tabac à rouler d'1,85 euro.


5) L’alcool plus cher

La bouteille de bière augmentera d'un centime, la bouteille de vin de 10 centimes et les boissons fortes de 2,5 euros.


6) Les sodas plus chers

Une taxe sur les boissons sucrées est également prévue par le gouvernement Michel. Ces augmentations sont qualifiées de "taxe santé".


7) La spéculation (enfin) taxée

Les plus-values boursières sur la vente d’actions détenues depuis moins de 6 mois seront taxées (tout en intégrant les moins-values).


8) L’évasion fiscale (plus) taxée

Le rendement de la taxe Caïman sur les constructions juridiques à l'étranger a été revu à la hausse.


9) Les dividendes d’actions ou intérêts bancaires plus taxés

Le précompte mobilier (un pourcentage retenu sur le revenu mobilier, donc les revenus des capitaux et biens mobiliers comme les dividendes d’actions ou les intérêts de produits bancaires) passera de 25% à 27%, tout en exemptant les livrets d'épargne et en préservant les investissements dans les PME.


Autres sources de revenus pour l’Etat:

Un nouveau régime sera prévu pour les sociétés immobilières. Une harmonisation du précompte sur les droits d'auteurs sera mise en oeuvre. Des dividendes sont attendus de Belfius et de la Loterie nationale.


Economies réalisées par l’Etat:

Des efforts importants seront fournis pour optimaliser le fonctionnement de l'appareil public dans le cadre de l'accord de gouvernement: achats groupés, meilleure perception de l'impôt ou gestion de l'immobilier. Quelque 700 millions d'euros sont attendus, qui seront précédés dans un premier temps par des investissements.

Doper l’emploi

Le gouvernement a l'ambition de supprimer l'écart salarial entre la Belgique et ses voisins et ainsi faire progresser le pays dans les classements internationaux. "Pour les investisseurs qui regardent la carte de l'Europe, c'est important", a affirmé M. Michel. Pour ce faire, le gouvernement Michel prévoit plusieurs mesures pour 2016, dont la plus spectaculaire est la diminution des charges sur le travail.


1) En taxant moins le travail

C’est le but d’un tax shift : moins taxer l’emploi en Belgique. Les cotisations patronales sur le salaire passeront donc de 33% à 25% afin de doper l'emploi. Quand un patron doit payer son salarié, il doit d’abord donner une rémunération à son employé, mais également payer des charges sociales à l’Etat. Ces charges sociales vont évoluer à la baisse : -8%. L’employé coûtera donc moins cher à son patron. Engager devrait donc coûter moins cher.


2) Par diverses autres mesures

Des mesures seront également prises pour favoriser l'embauche et l'investissement dans les PME, d'un montant de 430 millions d'euros. Le travail en équipe et continu sera davantage soutenu. Des mesures spécifiques seront prises pour les entreprises de haute technologie.

100€ net de plus par mois pour les petits et moyens salaires

Le gouvernement se donne pour objectif d'augmenter le salaire poche des travailleurs aux bas et moyens revenus de 100 euros par mois dès l'an prochain, a indiqué Charles Michel. Plusieurs moyens seront utilisés pour y parvenir:

1) une réforme des barèmes utilisés dans le calcul de l'impôt (il est question de supprimer la tranche de 30%)

2) le bonus à l'emploi

3) l'augmentation de la quotité exemptée d'impôts

Puisque ces mesures peuvent avoir un impact sur le financement des entités fédérées, le gouvernement fédéral entamera un "dialogue" avec elles, tout en soulignant que les mesures seront d'application dès l'an prochain. "L'objectif est là, les enveloppes sont là. La seule question, c'est de savoir quel sera le chemin technique", a souligné M. Michel.


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