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Que pense Sophie Wilmès d'être devenue la première Première ministre de Belgique?

La Première ministre en affaires courantes Sophie Wilmès (MR), était l'invitée de Pascal Vrebos ce dimanche. En remplaçant Charles Michel à la tête du gouvernement fédéral, elle est devenue la première femme de l'Histoire belge à ce poste.

"C'est un honneur mais aussi une grande grande responsabilité. Et de se dire qu'il y a certainement un précédent qui est créé, c'est une satisfaction", a-t-elle confié. Le principe de l'égalité hommes-femmes est pourtant toujours mise en doute par certains, comme le Telegraaf aux Pays-Bas qui demande à ses lecteurs s'ils estiment qu'une mère peut devenir Première ministre. Pour Sophie Wilmès, "c'est un signal d'alarme. Ça veut dire que ce qu'on pense acquis ne l'est pas pour tout le monde".

Le confédéralisme, ça sera sans le MR

Mais la Première ministre est aussi négociatrice MR pour la formation du prochain gouvernement fédéral. On a entendu les ex-préformateurs Rudy Demotte et Geert Bourgeois expliquer que le MR avait été catégorique sur les demandes de régionalisations de la N-VA. Ce que Sophie Wilmès justifie. Pendant 4 ans, "on a eu l'opportunité de mettre l'institutionnel au frigo et de travailler sur les matières socio-économiques, ce qui est le plus important pour la Belgique aujourd'hui. Et c'est encore notre volonté. (…) La Belgique a d'abord besoin de travailler à ses urgences, économiques, sociales et climatiques. En Belgique, on le sait, chaque fois qu'on parle d'institutionnel on ne fait que ça et c'est autant d'énergie qui n'est pas consacrée à l'essentiel. J'entends beaucoup d'idéologies et pas spécialement d'efficience. Si c'est pour travailler au confédéralisme et à la fin du pays, on ne sera pas de l'équipe."

Un MR qui soutient Magnette mais qui ne veut pas détricoter ses mesures

Négocier avec le PS et Ecolo, qui veulent défaire ce que le gouvernement Michel a mis en place, risque pourtant d'être compliqué. Mais Sophie Wilmès se veut positive. "Il faut laisser à Paul Magnette toutes les chances de réussite et il trouvera sur son chemin un MR constructif", a-t-elle expliqué. Mais ce n'est pas pour autant que le MR acceptera de revenir en arrière sur certaines réformes menées ces 5 dernières années. "L'objectif n'est certainement pas de détricoter ce qui a été fait. (…) Nous avons travaillé avec la conviction que c'était ce qu'il fallait faire au niveau socio-économique pour les Belges et nous n'allons évidemment pas changer d'avis à ce sujet." Quant aux attaques qui continuent de fuser en provenance du PS, notamment du chef de groupe PS à la Chambre Ahmed Laaouej, Sophie Wilmès les regrette sans les commenter. "Je pense que de part et d'autre il y a parfois encore des restes de campagne électorale dont certains ont difficile à se défaire et donc j'en appelle à la discussion. Je pense que les Belges attendent ça de nous."

Le dérapage du budget? Pas la faute du MR mais de tous ceux qui tardent à former un gouvernement

Pourtant, Ahmed Laaouej a aussi attaqué le MR sur la question du budget, tout comme certains éditorialistes du nord du pays. Selon eux, ce gouvernement serait responsable de son dérapage annoncé pour les années à venir. Mais l'ex-ministre du budget du gouvernement Michel défend son bilan chiffres à l'appui et conteste la lecture des chiffres qu'en font ses détracteurs : "De 13 milliards de déficit en 2014, nous l'avons ramené à +/- 5 milliards en 2018, qui correspond à la fin du gouvernement Michel. En 2024, si et seulement si aucune nouvelle initiative n'est prévue pour gérer ce budget, nous serons à un déficit de 11 milliards. C' est inférieur à la situation dont nous avons hérité", argumente-t-elle. Le problème, c'est que depuis que le gouvernement est en affaires courantes, aucune mesure de correction ne peut être prise, alors que "ce budget a besoin impérativement d'être guidé vers l'assainissement au fur et à mesure. Le budget est ainsi structuré que si vous n'êtes pas au quotidien à son chevet, que si vous ne prenez pas des mesures, ce (dérapage du déficit) sera en définitive la faute de chacune et chacun qui ne sera pas en capacité de travailler rapidement à un projet pour le pays".

Plus facile de parler d'immigration sans Francken...

Autre point de crispation avec leurs futurs partenaires potentiels de gauche : l'immigration. Mais sans un Theo Francken et son amour pour les réseaux sociaux à la manœuvre, ça devrait aller tout seul… "Je souligne que la politique menée sous ce gouvernement-ci n'a pas été différente de celle menée sous le gouvernement précédent. C'est vrai qu'il y a eu des expressions et des communications qui étaient parfois difficiles, et que je regrette, mais au niveau du fond, nous sommes restés dans cette dynamique-là."

Autre difficulté à venir : convaincre l'Open Vld de monter dans un gouvernement sans la N-VA. Impossible ? "Ce n'est pas parce que c'est compliqué qu'il ne faut pas y aller avec la volonté de réussir", estime-t-elle.

Quant à la possibilité de retourner aux urnes, elle "ne préférerait pas". "Ce n'est pas parce que les cartes qui vous ont été distribuées ne vous conviennent pas que vous devez à chaque fois redemander une nouvelle donne. La responsabilité politique est ainsi faite. Nous savons que nous devons faire des compromis et former des coalitions."

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