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Radicalisme: la commission d'enquête sur les attentats de Bruxelles veut accentuer le contrôle des mosquées et des prisons

La commission d'enquête sur les attentats de Bruxelles a terminé ses travaux hier. Elle a bouclé le volet sur le radicalisme. Notre journaliste, Antoine Schuurwegen, a eu accès au rapport rédigé à la suite des débats. Les parlementaires insistent sur le suivi et le contrôle des mosquées et dans les prisons.

"Les lieux de cultes doivent être à l'avenir mieux surveillés. Mais il faut aussi plus rapidement reconnaître les mosquées. Dans le dernier volet de son rapport, la commission souhaite aussi que l’Effectif des musulmans de Belgique soit renforcé financièrement. L’idée n’est pas du tout de leur faire un chèque en blanc, au contraire… L’effectif des musulmans de Belgique va devoir prendre des engagements clairs et affirmer que la loi belge est supérieure à la religion, et être représentatif des différents courants de l'Islam", développe notre journaliste.


Un constat: dans les prisons, les 450 détenus sont très mal encadrés

Les commissaires se sont aussi penchés sur ce qui se fait actuellement dans les prisons.

Et là, le constat est sévère :

-Il faut améliorer les conditions de détentions,
-assurer une prise en charge individualisée des détenus radicaux,
-être particulièrement attentif au sort des détenus qui vont à fond de peine et pour qui, aujourd'hui, il n'y a pas de suivi possible à la sortie.


De manière générale, avec près de 300 constats et recommandations, les députés ont voulu rappeler que l'islam radical n'est pas acceptable dans une démocratie.


Pour le bourgmestre de Vilvorde, la situation dans les prisons est chaotique

La déradicalisation des combattants en Syrie dans les prisons est complètement chaotique, affirmait de son côté le député Hans Bonte (sp.a) lundi dans Het Nieuwsblad et De Standaard. M. Bonte, bourgmestre de Vilvorde, a eu l'occasion de rendre visite en prison à quatre des sept combattants en Syrie originaires de Vilvorde. Le ministre de la Justice Koen Geens (CD&V) n'est pas impressionné par les critiques.


Pour Hans Bonte, les prisons belges posent un problème général. La façon dont on traite les détenus est complètement datée. "Nos prisons sont un scandale: bureaucratiques, surpeuplées et dans un état pitoyable." Mais le député de l'opposition s'inquiète aussi de la déradicalisation des combattants de retour de Syrie. Les prisons d'Ittre et de Hasselt ont prévu des ailes séparées pour ces détenus, mais selon Hans Bonte, les critères pour savoir qui peut aller dans ces sections sont flous. En outre, plusieurs services se marchent sur les pieds. "A la longue, les détenus ne savent plus vers qui se tourner", constate-t-il.

Le ministre de la Justice Koen Geens trouve les critiques de Hans Bonte plutôt confuses. Evaluer quel détenu doit rester dans le régime pénitentiaire classique ou ferait mieux d'aller dans l'aile de déradicalisation n'est pas une science exacte, mais une question d'appréciation, selon lui. "C'est justement le fait que beaucoup de personnes soient impliquées qui permet de bien suivre les dossiers", a-t-il réagi dans De Ochtend (Radio 1). Koen Geens trouve aussi les critiques "dramatisantes". "C'est un problème nouveau que nous essayons d'appréhender aussi bien que possible. Il y aura toujours quelque chose qui ne sera pas parfait. J'aurais préféré en discuter dans une discussion ouverte plutôt que via des critiques confuses."

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