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Raoul Hedebouw n'est pas d'accord avec les demandes de Zelensky: "Ça nous mènera en ligne droite vers une troisième guerre mondiale"

Le président ukrainien s'est exprimé ce jeudi au Parlement, en visioconférence, au sujet de la situation en Ukraine. Dans la salle, Raoul Hedebouw a applaudi, mais émet quelques réserves sur les demandes de l'Ukraine. Selon le président du PTB, il ne faut pas alimenter le conflit en y envoyant des armes.

Raoul Hedebouw, le président du Parti du Travail de Belgique (PTB) était l'invité de Fabrice Grosfilley à 7h50 sur BelRTL. Il était présent lors du discours du président ukrainien Volodymir Zelensky au Parlement fédéral et a, lui aussi, applaudi : "Je crois que c'était un moment important pour témoigner sa solidarité par rapport à une nation qui se fait agresser injustement". Pourtant, Raoul Hedebouw a bien plus de réserves quant aux demandes de l'Ukraine : "Quand il demande d'établir une no-fly zone autour de l'Ukraine, ça nous mènera en ligne droite vers une troisième guerre mondiale". Selon lui, "on ne peut pas répondre oui à ce type de demandes là".

Des mesures plus raisonnables, pour le président du PTB, sont des "sanctions ciblées par rapport aux oligarques", il souligne d'ailleurs le fait qu'il n'y a pas de "registre de tous ces patrimoines, où sont les riches en Europe ou en Russie ? On ne le sait toujours pas". Selon lui, les retombées des sanctions "globales économiques" toucheront davantage "les travailleurs en Belgique, en Ukraine et en Russie". Il craint l'effet "boomerang" de sanctions sur le commerce de diamants avec la Russie et ne souhaite pas que ce marché soit interrompu "sans garantie au niveau de l'emploi des travailleurs, sans garantie du maintien de l'activité économique".

Faut-il envoyer des armes à l'Ukraine ?

Le président du PTB estime qu'il faut "laisser place à fond à la diplomatie". Raoul Hedebouw ne voit pas d'un bon œil "les interventions militaires, l'augmentation des budgets militaires", notamment celui de l'OTAN. La diplomatie lui parait comme une évidence, car "il y a deux solutions pour finir une guerre, soit on arrive à abattre complètement l'une des parties, soit on négocie. Moi, je ne crois pas à la possibilité qu'on abatte la Russie".

Le député maintient d'ailleurs que le PTB s'oppose à l'envoi d'armes en Ukraine, car cela va "faire continuer le conflit". Raoul Hedebouw y voit un parallèle avec la situation en Afghanistan : "On sait ce que ça a donné 20 ans de guerre en Afghanistan, ça a détruit tout le pays". Il privilégie plutôt les aides humanitaires et économiques, "quand on était en Irak, on avait le même discours (...) Vous avez vu la situation dans ces pays-là ? On devrait avoir honte de nos interventions là-bas". À ses yeux, "c'est un bilan de nos interventions occidentales, et je voudrais un esprit autocritique en Occident pour dire que si nous voulons arriver à la paix, on va devoir mettre les différents partis autour de la table".

Raoul Hedebouw a martelé que "il faut pousser les Russes à revenir aux tables de négociations, et il faut qu'ils reviennent, vu l'impasse dans laquelle ils sont. (...) Je pense que la Belgique devrait être un pays non-aligné. Nous sommes un petit pays, nous pouvons jouer un rôle diplomatique important pour forcer les différentes parties de discuter de la neutralité de l'Ukraine et un contrôle international sur l'armement". 

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