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Reynders à Alger - L'Algérie et le Maroc pourraient participer à la formation de nos imams, avance Reynders

(Belga) La rencontre était annoncée "sous réserve" jusqu'à la dernière minute. Mercredi en fin de journée, Didier Reynders a clôturé son séjour à Alger par une entrevue avec Abdelaziz Bouteflika, le président de l'Algérie. Fortement diminué depuis un AVC, l'octogénaire apparaît rarement sur la scène publique et ne s'est d'ailleurs pas montré à la presse. "Il a confirmé la volonté de s'engager dans un dialogue stratégique avec la Belgique", s'est réjoui à l'issue de la rencontre le ministre belge des Affaires étrangères. "La Belgique pourrait tirer profit de l'expérience de l'Algérie en matière de lutte contre la radicalisation et le terrorisme", a-t-il aussi déclaré, pointant notamment la formation des imams.

Didier Reynders a quitté l'Algérie mercredi soir, après deux jours intenses dans la capitale pour renforcer les relations diplomatiques avec ce pays de la Méditerranée. Il y a rencontré le président algérien et plusieurs responsables gouvernementaux, dont le Premier ministre, ainsi que des acteurs de la société civile. Belgique et Algérie ont convenu de se consulter plus souvent et d'intensifier les contacts entre leurs services de sécurité, de renseignements et de police. La Belgique pourrait s'inspirer de la manière dont l'Algérie fait face à l'extrémisme religieux, considère aussi M. Reynders, qui a entendu à ce sujet le ministre algérien des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa. L'implication directe des autorités marocaines ou algériennes dans la gestion du culte musulman est évidemment impensable en Belgique, mais tout comme la Diyanet intervient pour la communauté turque de Belgique, Maroc et Algérie pourraient agir davantage en matière religieuse pour les Belges musulmans, en particulier d'origine marocaine et algérienne. De manière complémentaire avec les ressources et acteurs belges, précise le vice-Premier ministre belge. "On veut couper le financement du culte musulman par les pays du Golfe. Mais par quoi le remplacer? Le Maroc et l'Algérie semblent soutenir un islam plus compatible avec nos valeurs. On pourrait imaginer que ces deux pays participent par exemple à la formation de nos imams", avance-t-il. Le ministère algérien des Affaires religieuses est en tout cas disposé à accueillir des imams en formation, a indiqué M. Aïssa aux journalistes. L'idée sera soumise à l'Exécutif des musulmans de Belgique. (Belga)

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