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Scandale de la viande Veviba: accusé par Ecolo de favoriser un "système mafieux", le ministre wallon de l'Agriculture répond

Le scandale Veviba n’est pas clos, loin de là. Et il a des relents politiques: cette semaine, le parti Ecolo a accusé le cdH, par la bouche de la députée wallonne Hélène Ryckmans, de favoriser un "système mafieux". Il est vrai que depuis 14 ans, les ministres de l’Agriculture sont tous cdH. Ont-ils une responsabilité directe dans ce dossier de viande avariée?

De son côté, le député vert bruxellois A. Maron a diffusé sur Twitter l’image interpellante d’un quartier de viande Veviba destiné à un certain… "Lutgen Benoît" (en fait un homonyme du président humaniste). Benoît Lutgen, le “vrai”, réplique en comparant les Verts à Donald Trump et dénonce des calomnies "dignes de l’extrême droite". René Collin parle, lui, de "populisme de bas étage". Dans L’Echo, le ministre-président wallon MR Willy Borsus a pris la défense de son partenaire de majorité : "Dire qu'il y a un système cdH derrière le scandale Veviba, c'est d'une violence inouïe". Ambiance.

Sur le plateau de "C'est pas tous les jours dimanche", Hélène Ryckmans est revenu sur ses déclarations dans lesquelles elle dit qu’il y a des liens clairs entre le cdH et Veviba. "Ce que je dis, c’est que depuis 2004, nous avons des ministres cdH qui sont en charge de l’agriculture et que les politiques de soutien à l’agriculture se concentrent vers l’agriculture industrielle. Ce qui aboutit au soutien d’un groupe comme Veviba", détaille-t-elle.

Selon elle, Benoît Lutgen aurait dû savoir qu’il y avait des problèmes chez Veviba car il est bourgmestre de Bastogne. "Ce que je demande surtout, c’est la clarté sur les moyens qui ont été accordé à Veviba. Quels sont les moyens publics mis par la Wallonie pour soutenir ce groupe? J’aimerais les comparer avec ce qui a été donné au circuit court", ajoute-t-elle.

Après ces explications, Christophe Deborsu a estimé qu’Hélène Ryckmans faisait du rétropédalage et n'assumait pas pleinement ses propos tenus durant la semaine. 

Elle répond: "L’enjeu c’est la fraude qui est en train de se passer et je n’ai jamais mis la responsabilité de la fraude sur le cdH. Mais les ministres de l’agriculture de ce parti savaient qu’il y avait des problèmes dans l’entreprise Verbist."


"C'est affligeant" 

"C’est affligeant de devoir subir une polémique politicienne sur un sujet aussi grave. Et c’est consternant de voir une responsable politique, députée d’un parti qui évoque la morale politique comme fer de lance, faire des déclarations à des médias pour ensuite se rétracter", a souligné René Collin, le ministre wallon de l'Agriculture. 

"Si quelqu’un avait été au courant au conseil communal de Bastogne, au conseil d’administration de l’intercommunale Idelux, au Parlement ou dans les services de la Wallonie, son devoir aurait été de prévenir immédiatement les autorités concernées. Le seul élément dont j’ai eu connaissance à plusieurs reprises, c’est le mécontentement des éleveurs par rapport au fait que le groupe Verbist était propriétaire d’une série d’exploitations agricoles avec leur propre cheptel. Ce qui pouvait amener des difficultés par rapport aux prix", a-t-il ajouté. 

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