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Soudanais torturés: pour André Flahaut, ancien président de la Chambre, ça mérite la "carte rouge"

Theo Francken serait sur la sellette... De nouveaux responsables politiques estiment qu'il a franchi la ligne rouge. Le secrétaire d'Etat à la migration aurait été prévenu de la dangerosité de renvoyer des Soudanais chez eux. André Flahaut, ministre francophone, réagissait ce matin sur Bel RTL.

La polémique sur les soudanais expulsés continue. Une nouvelle révélation a été faite ce matin, par le journal "Le Soir". Le secrétaire d'Etat à la migration Theo Francken aurait été prévenu de la dangerosité de renvoyer certains étrangers, chez eux, dans une note du 24 octobre du commissariat général aux réfugiés. Le document indique qu'il faut protéger certains Soudanais et leur octroyer un statut, surtout s'ils viennent de régions comme le Darfour, le Nil Bleu ou le Kordofan du Sud.

Théo Francken a t-il pris les précautions d'usage, pour ces populations-là ? En tous cas, il ne doit pas y avoir, de doutes, selon André Flahaut. L’ancien ministre de la Défense et ministre francophone du Budget était l'invité de Bel RTL ce matin à 7 heures 50. Au micro de Martin Buxant, le socialiste réclame que le secrétaire d'Etat, prenne ses responsabilités.

"Si les informations qui sont aujourd'hui contenues dans les journaux sont correctes, je voudrais, comme ancien président de la Chambre, que pour moi, mentir à un parlement, ça mérite la carte rouge. Si les informations sont exactes, si effectivement des gens ont été torturés après avoir été renvoyés dans leur pays, après que le secrétaire d’Etat a été prévenu, comme semble le dire la presse ce matin, il est clair que là il y a un événement grave, et que ça mérite la carte rouge. Ça mérite donc une intervention du chef du gouvernement, mais il n’y a pas que cela aujourd'hui", a déclaré André Flahaut.


M.B.: En 2107, aussi, on a vu la popularité d’un Theo Francken, voire d’un Jan Jambon, exploser, aussi côté wallon. Comment vous expliquez ça ?

"Je distingue Jambon de Francken. Le problème, aujourd'hui, c’est cette banalisation, c’est cette indifférence. Je pense aujourd'hui à toutes celles et tous ceux qui depuis des semaines, comme citoyens, viennent en aide aux réfugiés. Je le dis et je le répète : si j’avais encore été ministre de la Défense, il n’y aurait pas eu de parc Maximilien, parce qu’il y a suffisamment de moyens, à l’intérieur de la Défense, on aurait pu héberger, on aurait pu traiter les dossiers, on aurait pu traiter médicalement, on aurait pu traiter humainement le problème, ce qui n’est pas le cas".


Vous voulez dire qu’il y a une volonté du gouvernement de laisser ces gens, ces candidats réfugiés dehors ?

"Vous savez, Naomi Klein a écrit un bouquin qui s’appelle "La stratégie du choc", aujourd'hui j’ai parfois l’impression qu’on provoque le chaos pour susciter le rejet et ne pas apporter de solutions, mais ça, dans l’opinion publique, ce que je viens de dire, c’est inaudible. Mais à force de dire aux gens qui s’expriment qu’ils sont inaudibles, à force, plus personne ne s’exprimera, et ce sera encore plus grave que ce que l’on connaît aujourd'hui".

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