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TVA à 22%, taxation des allocations familiales, suppression des chèques-repas: des pistes assez "dures" pour... baisser l'imposition

Le Conseil Supérieur des Finances (CSF) a rendu un avis sur les contours d'une réforme fiscale. Les membres du Conseil supérieur des Finances sont des experts financiers qui analysent et étudient des problèmes fondamentaux de nature budgétaire, financière ou fiscale ; et qui proposent des adaptations et des réformes souhaitables. Ils peuvent agir aussi bien d'initiative qu'à la demande du Ministre des Finances et/ou du Ministre du Budget.

C'est le cas ici : "Le ministre des Finances" Peter Van Peteghem "souhaite faire une réforme fiscale et a chargé les économistes du Conseil supérieur des Finances de lui faire un rapport sur ce qu'on pourrait faire notamment pour améliorer la fiche de salaire des citoyens belges, donc diminuer la différence entre le brut et le net sur les fiches de paie et en échange quelles mesures à prendre pour équilibrer", détaillait Antonio Solimando dans le RTL INFO 19h.

Tout part d'une bonne intention

Dévoilé par La Libre sur son site internet, l'avis préconise de réduire la progressivité de l'impôt en gardant trois tranches d'imposition afin d'aider les bas et moyens revenus. Une bonne nouvelle pour nos portefeuilles, a priori. Mais forcément, il faut trouver l'argent pour financer une telle réforme. Et il n'y en a plus vraiment, car notre dette a déjà atteint des records.

Lourdes conséquences

Le coût de 5,7 milliards d'euros serait compensé par une série de mesures symboliquement fortes comme la suppression des chèques-repas, l'augmentation de la TVA d'1% ou encore la taxation des allocations familiales, de même que des économies dans les services publics. Il est également question d'une taxe environnementale ou de la suppression des régimes préférentiels d'épargne-pension.

Les Socialistes réagissent négativement

Cette réforme fait penser à une certaine forme d'austérité, et ça ne plait à personne. "C'est un fameux catalogue des horreurs pour les citoyens", résume Antonio Solimando.

Les Socialistes sont déjà montés au créneau. "Ce que l'on lit ici est imbuvable. Augmenter la TVA d'1% alors qu'on est en période inflatoire et que les gens souffrent de la vie chère, s'en prendre aux chèques-repas, sur lesquels il y a des choses à dire mais qui sont un complément important pour les bas et moyens revenus, taxer les allocations familiales alors qu'elles permettent à des familles qui n'ont pas beaucoup de nouer les deux bouts, faire des économies dans les services publics alors qu'il nous faut refinancer la santé, la justice, l'Intérieur... Les membres du CSF vivent-ils sur une autre planète?", a souligné un membre du parti.

Selon le PS, le mandat actuel du CSF expire sous peu. "Quelle est encore sa légitimité alors qu'il doit être renouvelé dans quelques mois? Son rôle est de conseiller le ministre des Finances, pas de lui servir une mauvaise soupe idéologique d'austérité", poursuivent les Socialistes. 

La fédération du commerce et des services contre également

Pour le patron de Comeos, Dominique Michel, augmenter la TVA est "une très mauvaise idée. Vous savez qu'aujourd'hui on a déjà une inflation qui explose, notamment avec les prix de l'énergie. Nous en magasin on essaie de contrôler l'impact de l'inflation sur les consommateurs. Alors évidemment une hausse de TVA ça va entrainer d'office une hausse des prix que les consommateurs devront supporter".

Peu probable

Notre journaliste politique Antonio Solimando analyse : "A vrai dire, il est très peu probable que le gouvernement s'engage dans cette voie-là. On est à deux ans des élections, ce sont des mesures très impopulaires. Il y a très peu de partis qui sont clients de telles réformes, notamment les socialistes, les libéraux et les écologistes."

 

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