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Une coalition de pays à l'ambition élevée sort du bois à Katowice, sans la Belgique

(Belga) Une petite trentaine de pays a signé une déclaration mercredi à Katowice, lors de la COP24, appelant à accélérer le tempo dans la lutte contre le réchauffement climatique. Si les Pays-Bas et le Luxembourg, co-signataires d'une autre déclaration "Benelux" appelant l'UE à faire montre de davantage d'ambition, ont aussi signé ce texte, la Belgique, elle, n'a pas (encore) été en mesure de le faire, en l'absence d'accord du gouvernement flamand.

La déclaration adoptée par cette "High ambition coalition" a pour l'heure été signée par 26 pays parmi lesquels le Canada, le Costa Rica, le Danemark, Fidji, la France, l'Allemagne, l'Italie, les Pays-Bas, le Luxembourg, l'Espagne, le Royaume-Uni ou encore la Nouvelle-Zélande. Le Commissaire européen Cañete a également signé le texte. La Belgique, elle, n'a pas été en mesure de le faire. "Bruxelles, la Wallonie et le fédéral étaient d'accord avec le texte", a indiqué à l'agence Belga la ministre fédérale de l'Énergie, de l'Environnement et du Développement durable, Marie Christine Marghem. "La Flandre, elle, doit y réfléchir et n'a pas dit non". Il semble donc que la porte reste ouverte à une signature ultérieure de la Belgique. Notre pays a pourtant remis mercredi à l'Onu Climat une déclaration ministérielle adoptée dans le cadre du Benelux appelant à une révision à la hausse, dans les trois mois, des ambitions climatiques européennes. Le contenu du texte, issu du dialogue Talanoa Benelux initié il y a plusieurs mois, va, dans les grandes lignes, dans le même sens que la déclaration des pays à l'ambition élevée, qui a donc, elle, été signée par les Pays-Bas et le Luxembourg. La déclaration des pays à l'ambition élévée qualifie d'"avertissement sérieux" le dernier rapport spécial du Giec, selon lequel une limitation du réchauffement à 1,5°C est encore possible mais passera par une réduction des gaz à effet de serre de près de 50% d'ici 2030 par rapport à 2010. Ses signataires se disent aussi déterminés, dans des termes dépourvus d'ambigüité, à augmenter leur ambition climatique d'ici 2020, à relever leur niveau d'action à court terme et à soutenir davantage encore les pays en voie de développement. Le député flamand Willem-Frederik Schiltz (Open Vld) a fustigé mercredi à Katowice l'attitude du gouvernement flamand, et singulièrement de la N-VA, accusés de "freiner" à nouveau et de "saboter". Le député flamand Bruno Tobback (sp.a) a qualifié pour sa part la situation de "gênante". Et une dizaine de parlementaires belges, fédéraux et régionaux, ont publié un communiqué commun, à Katowice, appelant la Belgique à faire partie des pays les plus volontaristes dans la lutte contre le réchauffement climatique. Dans ce communiqué, co-signé par Jenny Baltus-Möres (Parlement de Wallonie, MR), Philippe Henry (Parlement de Wallonie, Sénat, Ecolo), Evelyne Huytebroeck (Parlement bruxellois, Ecolo), Annemie Maes (Parlement bruxellois, Sénat, Groen), Hermes Sanctorum (Parlement flamand, indépendant), Willem-Frederik Schiltz (Parlement flamand, Open VLD), Edmund Stoffels (Parlement de Wallonie, PS), Bruno Tobback (Parlement flamand, SPa) et Véronique Waroux (Parlement de Wallonie, Sénat, cdH), les parlementaires insistent sur le respect "de la résolution interparlementaire sur le climat adoptée récemment à de très larges majorités par l'ensemble des parlements de Belgique, et saluée pour son ambition et son volontarisme". Cette résolution interparlementaire demande notamment à l'Union européenne de réduire les émissions de gaz à effet de serre au-delà de l'objectif déjà convenu de -40% d'ici 2030, par rapport aux niveaux de 1990. Ces parlementaires jugeaient également "incontournable" un soutien de la Belgique à un relèvement du niveau d'ambition en suivant l'appel de la "High Ambition Coalition". (Belga)

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