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Vers une réforme des amendes pour excès de vitesse? Le ministre les veut "exponentielles"

Le ministre fédéral de la Mobilité, Georges Gilkinet, veut une meilleure corrélation entre l'amende pour excès de vitesse et la gravité de l'infraction. Il a donc soumis à ses collègues de la Justice et de l'Intérieur une proposition de sanctions beaucoup plus élevées pour les excès très graves.

"Si on veut changer réellement les choses, on doit donner un signal clair à celles et surtout ceux qui s'estiment autorisé à mettre la vie des autres en danger en roulant à des vitesses inappropriées, bien au-delà des limites fixées par le code de la route", a-t-il expliqué dans les colonnes de SudInfo.

Sa proposition, soumise à ses collègues de la Justice et de l'Intérieur: imposer des amendes "exponentielles" pour les excès de vitesse supérieurs à 21 km/h. "Soit au total 12% du total des amendes pour excès de vitesse, soit une minorité de conducteurs, mais ceux dont le comportement est le plus dangereux",

Actuellement, la logique est plutôt "linéaire", avec 56 euros d'amende pour les 10 premiers km/h au-dessus de la vitesse autorisée, puis 6 euros par km/h supplémentaire (hors agglomération) ou 11 euros (en agglomération).

Cette mesure viserait les excès de vitesse supérieurs à 21 km/h,

Actuellement, les amendes pour excès de vitesse sont fondées sur une logique nucléaire: 56 euros pour les 10 premiers km/h au-dessus de la vitesse et puis 6 euros, hors agglomération, ou 11 euros, en agglomération, par km/h supplémentaire. Aux yeux du ministre, cette logique linéaire ne reflète pas le risque qui est créé qui est, lui, exponentiel.

Il plaide pour des "sanctions beaucoup plus élevées" qui seraient "exponentielles". Il ne précise toutefois pas les montants d'amende qui seraient atteints.

VIAS a publié cette semaine les statistiques des accidents de la route du premier trimestre de cette année: 111 personnes ont perdu la vie, soit autant qu'avant la crise sanitaire. Selon M. Gilkinet, la sécurité routière doit remonter dans l'ordre des priorités des politiques publiques.

Le porte-parole de l'institut VIAS, Benoit Godart, a justement estimé que cette proposition du ministre était "une bonne idée". Il faut resserrer les mailles du filet, alors que trop de conducteurs et conductrices dangereux ne sont pas inquiétés par la justice, ajoute l'institut de sécurité routière. "Neuf usagers de la route sur dix ne seraient pas concernés par cette mesure, qui ciblerait les 11% qui exagèrent vraiment", acquiesce M. Godart. "Les études ont démontré que, par exemple, rouler à 140 km/h au lieu de 120 sur l'autoroute doublait les risques d'être tué lors d'un accident. À 160 km/h, ce risque triple."

Vias aimerait même "aller plus loin". "Actuellement, si vous avez les moyens, vous pouvez payer tous les jours votre perception immédiate sans passer devant le tribunal. Idem avec l'alcool: vous pouvez présenter quotidiennement 0,5 à 0,8 gramme (par litre de sang, NDLR), vous payez tous les jours votre amende et ne serez jamais inquiété", déplore M. Godart. Pour ferrer celles et ceux qui passent encore entre les mailles du filet, "on pourrait instaurer un système à point", comme le permis français, "ou un autre système", propose le porte-parole de Vias. "En ce sens, la Belgique se démarque des autres pays par son laxisme."

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