Accueil Actu

"C'est terrible, on est tous choqués": nouvelle agression contre des agents dans un train à Ottignies

Deux individus ont été interpellés, mardi soir en gare d'Ottignies, après l'agression d'agents de la société Securail dans un train. Des faits qui surviennent seulement 4 jours après qu'une accompagnatrice ait été violemment agressée dans un train ralliant Dinant à Bruxelles. La SNCB "condamne fermement chaque agression" envers son personnel et se dit profondément "choquée" par une telle violence.

"Encore une agression à la gare d'Ottignies : hier, un agent de la sécurité a été agressé et blessé lors d'une intervention", nous écrit Eric via le bouton orange Alertez-nous ce mercredi matin. Effectivement, une altercation opposant deux agents de sécurité Sécurail et deux passagers est survenue à bord d'un train ralliant Bruxelles à Rochefort, confirme la zone de police concernée, qui est intervenue hier soir conjointement avec la police fédérale des chemins de fer. 

"Les faits se sont passés dans le train roulant. Une bagarre a éclaté entre les voyageurs et 2 personnes en état d’imprégnation. Les agents Sécurail sont intervenus. Ils nous ont ensuite appelés en gare d’Ottignies pour signaler un problème", explique la zone de police d'Ottignies/Louvain-la-Neuve. "Les auteurs ont été identifiés et remis à la police fédérale des chemins de fer", a-t-elle ajouté. 

Un agent blessé à la main, l'autre est en incapacité de travail après avoir reçu un coup au visage 

Elisa Roux, porte-parole de la SNCB, détaille le déroulé des faits, et l'état des agents après l'agression : "Deux personnes saoules et agressives ne voulaient pas porter leur masque. Ils cherchaient la bagarre avec d’autres voyageurs. Un agent Sécurail et un accompagnateur sont intervenus. Les deux individus ont blessé l’accompagnateur à la main. Et l’agent a reçu un coup au visage", précise-t-elle. L'un d'eux se trouve même en incapacité de travail. Des faits "fermement condamné" par la SNCB, ajoute la porte-parole. 

Une équipe de la police fédérale des chemins de fer (SPC) est intervenue en gare d'Ottignies où les deux suspects ont été interpellés dès leur descente du train, mardi vers 23h30. Les individus, respectivement nés en 1987 et 2002, ont été privés de liberté. Ils ne disposent d'aucune résidence connue en Belgique. Les devoirs d'enquête sont en cours.

Les deux agents agressés physiquement ont directement porté plainte. Et comme à chaque fois qu'une telle agression se produit, "la SNCB soutient les agents dans la plainte en se constituant partie civile", ajoute-t-elle. La SNCB insiste aussi auprès de la justice pour une tolérance zéro envers les agresseurs: "Tout acte d'agression doit être poursuivi. C'est terrible, les agents font juste leur travail, ils n'ont rien fait d'autre", s'indigne la porte-parole de l'entreprise. 

Les agressions envers les agents de sécurité dans les trains en hausse de 56% en 2021: comment l'expliquer? 

D'après les chiffres de la SNCB, "en 2021, il y a eu plus de 1.300 agressions" envers son personnel, agents de sécurité et accompagnateurs confondus. C'est plus que l'année dernière, et qu'en 2019, "alors que cette année là, il y avait plus de voyageurs car c'était avant le covid", précise la porte-parole. Entre 2020 et 2021, les agressions ont connu une augmentation de 56%. "C'est absolument intolérable. A chaque agression, on est tous choqués ici", s'indigne-t-elle.

> Lire aussi : Des individus rouent de coups une accompagnatrice de train entre Dinant et Bruxelles

"En 2021, près de 4 agressions sur 10 touchent l’intégrité physique de nos collaborateurs, entrainant des incapacités de travail, ainsi qu’un fort impact psychologique qui est tout à fait compréhensible", écrit la SNCB dans un communiqué

Comment expliquer une telle augmentation des agressions envers les agents Sécurail à bord des trains ? Elisa Roux nous éclaire, elle décrit deux grandes causes : 

  • La plus grande cause concerne les titres de transport : "39% des agressions découlent de discussion avec les voyageurs qui ne disposent pas d’un titre de transport valide" ;
  • La deuxième cause a émergé depuis la pandémie de coronavirus : "23% des agressions sont liées au non respect des mesures sanitaires".

Quelles sanctions encourent les auteurs?

La sanction "dépend de la gravité de l'agression", nous explique Elisa Roux. "Ça peut aller d'une amende jusqu’à une peine de prison pour coups et blessures", détaille-t-elle. La porte-parole rappelle que "s’en prendre à un agent de la fonction publique (ndlr, comme les agents de sécurité des trains), constitue une circonstance aggravante en cas d’agression". La sanction encourue pourrait donc être plus lourde pour les auteurs. 

Quels dispositifs sont mis en place pour éviter ce genre d'agressions?

La SNCB mène une lutte permanente contre les agressions, notamment via la présence de davantage d'agents Sécurail dans les gares et dans les trains. "En collaboration avec la police fédérale, des actions de contrôle ciblées à grande échelle sont aussi menées dans les trains", indique la SNCB dans un communiqué.

Les zones avec surveillance caméra ont été élargies afin de prévenir ce genre de comportement violent : au total, près de 10.000 caméras dans les gares et les trains sont gérées par la SNCB.

À lire aussi

Sélectionné pour vous