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"C'est une décision POLITIQUE de fermer les lieux culturels!": le ras-le-bol d'un directeur de théâtre

Excédé par l'absence de perspective sur les réouvertures de salles en Belgique, le monde du spectacle vivant se rebiffe: deux théâtres bruxellois sont occupés, un autre va reprendre ses représentations sans attendre le feu vert des autorités. 

Pour le directeur du Théâtre public, Michel Kacenelenbogen, la fermeture des lieux culturels est une décision purement politique. "Aujourd'hui, la grande majorité des lieux culturels est en mesure de recevoir en toute sécurité un nombre de citoyens/spectateurs limités. C'est une décision politique de fermer les lieux culturels. Nous savons tous aujourd'hui que ce n'est pas une décision sanitaire", estime-t-il. 

Le directeur artistique du Théâtre royal flamand de Bruxelles (KVS), Michael De Cock a d'ores et déjà annoncé la programmation d'un spectacle pour le 26 avril, sans attendre l'annonce d'une réouverture par les autorités. Michel Kacenelenbogen salue la décision courageuse et politique de son collègue flamand.

"Chaque fois que l'on se met en désaccord avec des décisions politiques, on prend un risque. Dans ce pays comme ailleurs. Mais c'est un risque salutaire. J'espère que le comité de concertation qui va se réunir prochainement va en tenir compte. C'est quelqu'un de censé qui fait ça. Ce n'est pas quelqu'un qui dit 'Venez danser dans mon théâtre'. C'est quelqu'un qui veut recevoir 50 personnes dans des conditions bien plus sécurisées que celles prises entre les personnes politiques dans une multitude de réunions", insiste-t-il.

Ça suffit !

Pour ce professionnel, la situation actuelle, régie par de nombreuses mesures, ne peut plus durer. "Ça suffit. Nous parlons de la santé mentale, de la liberté d'expression et du bien-être des citoyens". 

Le prochain comité de concertation, qui réunit les gouvernements fédéral et des entités fédérées, se tiendra mercredi matin. La dernière réunion du "codeco", le 24 mars dernier, avait notamment abouti à la décision de suspendre les cours une semaine avant le début du congé de printemps, dans l'espoir de pouvoir reprendre l'école normalement le 19 avril, au terme des vacances de Pâques.

En se réunissant mercredi, le comité de concertation veut permettre à l'enseignement de se préparer à cette éventuelle reprise. Le Comité de concertation du 24 mars avait resserré la vis dans la crainte d'une troisième vague: les métiers de contacts non-médicaux avaient dû à nouveau fermer et les rassemblements à l'extérieur avaient été à nouveau limités à 4 personnes. L'ordre du jour du codeco du 14 avril n'est pas encore établi.

Les chiffres des contaminations seraient encore trop ambigus. Les gouvernements sont donc dans l'expectative sur la direction à prendre. Plusieurs secteurs, comme l'horeca et la culture, réclament d'urgence des clarifications sur une date de réouverture.

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