Accueil Actu

Cet auteur publie une BD sur les attentats de Paris: elle retrace l'année de préparation des terroristes

A partir de mardi, et durant 5 semaines, les survivants des attentats de Paris vont témoigner devant la cour d’assises. Toutes ces personnes veulent comprendre comment un tel massacre a été possible. "La Cellule", une BD basée sur le dossier d’instruction, retrace la préparation des attentats de Paris. Une préparation qui a duré près d’un an. Notre équipe a rencontré l’auteur de cet ouvrage.

Les attentats du Stade de France, du Bataclan à Paris, et plus tard, de Bruxelles, sont l’œuvre d’un seul et même groupe. Une cellule coordonnée par un homme, le Belge Abdelhamid Abbaoud. Le journaliste Soren Seelow a écrit une BD, "La Cellule", qui retrace la préparation des attentats de Paris. L'une de nos équipes l'a rencontré. Il explique à quel moment les services de renseignement ont été au courant que des attaques massives étaient en préparation... 

"Dès le début de l'été 2015, plusieurs renseignements remontent aux services de renseignements français, belges, américains, comme quoi Abbaoud, depuis la Syrie, est en train de préparer une campagne d'attentats massive, en France, en Belgique, en Allemagne et peut-être en Angleterre", détaille Soren Seelow, journaliste au journal "Le Monde", auteur de "La Cellule". 


Une page de la BD "La Cellule"

Pour les services de renseignements, une course contre la montre est lancée. La cellule terroriste, elle, élabore un plan diabolique pour frapper l’Europe. "Cette cellule a été structurée à Raqqa. Plusieurs des commandos ont été envoyés depuis la Syrie jusqu'en Belgique en profitant de la crise des migrants, donc en remontant la route des Balkans. Puis elle s'est regroupée à Bruxelles pour finalement passer à l'acte à Paris", explique-t-il. 

Les préparatifs auront duré près d’un an. Une année durant lesquels les membres de la cellule échappent à la police… "Quatre membres de cette cellule étaient passés au commissariat dans les mois qui précèdent les attentats du 13 novembre et avaient été interrogés. Et on avait pas détecté la menace qu'ils représentaient", ajoute le journaliste et auteur de la BD.

Les policiers grecs n'ont pas compris que c'était l'un des terroristes les plus recherchés d'Europe

L’Etat islamique avait aussi identifié la crise migratoire comme une faille sécuritaire de l’Europe. En effet, les îles grecques n’étaient pas reliées aux bases de données des personnes recherchées. "Donc ils ont pu accoster sur ces îles grecques, on les a pris en photo. Et pour autant, les policiers grecs n'ont pas compris que c'était l'un des terroristes les plus recherchés d'Europe. Il était suivi par tous les commandos du 13 novembre, donc parfois on a pris des empreintes digitales et des photos, sans se rendre compte que c'était des terroristes recherchés parce qu'ils voyageaient avec de faux papiers d'identités", ajoute l'auteur de "La Cellule".

Aujourd’hui, malgré une enquête aboutie, il reste certaines zones d’ombre. "On peut entretenir l'espoir que ce procès permettra d'éclaircir certaines zones d'ombres, notamment parce que plusieurs des accusés présents dans le box sont des membres importants de cette cellule terroriste, ce ne sont pas des seconds couteaux comme ça a été le cas dans d'autres procès terroristes", estime le journaliste et auteur. 

Il n’est pas interdit d’espérer que des langues se délient durant les mois à venir… 

À lire aussi

Sélectionné pour vous