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"Un prof de gym qui donne cours de maths, c'est difficile": face à la pénurie d'enseignants, une école de Gembloux fait comme elle peut

La pénurie d'enseignants frappe les écoles pour le moment. De nombreuses écoles primaires n'arrivent pas à trouver de remplaçants pour les instituteurs malades. Cela frappe aussi bien Bruxelles que la Wallonie. Notre équipe s'est rendue à Gembloux, où le corps enseignant s'adapte tant bien que mal.

C’est une expérience inédite que vient de vivre l'école communale de Gembloux. Une institutrice absente pour maladie doit être remplacée d’urgence. Faute de candidats, c’est un prof de gym qui donne cours pendant deux semaines. "Un prof de gym qui donne cours de maths, c'est difficile, donc on essaye de voir avec les collègues présents pour trouver des solutions, qu'ils puissent donner un coup de main… On fait beaucoup d'occupationnel pendant ces moments-là", confie Patrick Molitor, directeur de l'école communale de Gembloux.

Facile pour personne

Cela fait 3 ans que cette école fait face à des difficultés de remplacements. Sur sa liste de 70 potentiels intérimaires, tous sont occupés. Cette situation ne fait bien évidemment l’affaire de personne, comme le raconte Séverine Somville, institutrice: "Ce n'est pas évident, pour les élèves, et certainement du côté des parents, ainsi que pour les collègues, quand on doit répartir les enfants. Mais pour les personnes qui remplacent, ce n'est pas évident non plus, puisqu'elle a la pédagogie pour travailler avec les enfants, mais elle ne l'a peut-être pas non plus pour expliquer tout ce qu'il faut quand il faut".

Prévoir des mois à l'avance

Le problème existe dans tous les réseaux de l’enseignement. Pour faire face, chaque indisponibilité prévisible doit être organisée des mois à l’avance. "Quand on sait, par exemple, qu'il y aura des congés de maternité ou des ouvertures en maternelle, on anticipe en demandant à des enseignants de réserver leurs disponibilités pour assurer des charges de cours dans nos écoles", réagit Gauthier De Sauvage, échevin de l'enseignement à Gembloux.

"Je n'ai pas de baguette magique pour créer des enseignants"

La ministre de l'Education en Fédération Wallonie-Bruxelles réagit: "En tant que ministre, je n'ai pas de baguette magique pour créer des enseignants, malheureusement", nous dit-elle. Pour elle il faut "trouver des solutions concrètes", tout en "préservant la qualité de notre enseignement": "Nous nous sommes attelés, avec mon administration, à mettre au point un package de mesures pour la rentrée 2020".

En attendant les mesures, l’heure est à la débrouille pour remplacer les instituteurs absents.

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