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20% des élèves primaires sont en décrochage à cause du confinement: "Nous devons être plus volontariste sur le retour à l'école"

Selon des estimations, 20% des élèves seraient en décrochage scolaire suite au confinement lié à la pandémie du coronavirus. Étienne Michel, directeur général du SEGEC, le secrétariat général de l'enseignement catholique, nous éclaire à ce sujet dans le RTLINFO 13H.

Le Segec estime que 20% des élèves sont en décrochage lourd. Qu' est-ce que cela signifie?

Étienne Michel: Pour certaines classes de primaires, comme les premières et deuxièmes primaires, le retour sur les bancs a déjà eu lieu dans un très grand nombre d'écoles, mais on se rend compte que seuls, environ 40% des élèves, sont présents pour le moment: un peu moins dans les écoles les plus défavorisées et un peu plus dans les écoles plus favorisées. Il y a un vrai risque de décrochage d'autant plus que les enseignants ne sont plus en mesure aujourd'hui d'assurer un enseignement à distance. Leur place est dans les écoles à temps plein et c'est le coeur du problème.

On s'est rendu compte que pendant la période de confinement, il y avait trois types de situations:

- D'abord, les élèves qui bénéficiaient de l'encadrement à distance. C'est la situation standard.

- Le deuxième type de situation sont des élèves qui ont bénéficié d'une sorte d'enseignement à domicile grâce à leurs parents qui se sont mobilisés pour leur assurer l'apprentissage de la lecture, de l'écriture, etc...

- Et le troisième type de situation, c'est les 20% d'élèves qui ne sont pas parvenus à nouer des contacts pendant toute cette période de confinement et tout nous laisse penser que ces 20% des élèves n'ont pas rejoint les écoles pour le moment.

Le grand souci, c'est cette partie de la population scolaire qui aura connu au fond six mois d'enseignement entre septembre et mars et qui risque de connaître six mois de rupture d'apprentissage entre mars et septembre prochain. C'est vraiment beaucoup.

Comment faire, selon vous, pour récupérer ce retard à la rentrée de septembre et est-ce que c'est possible de le récupérer?

Étienne Michel: Je pense que nous devons absolument tenir pour le moment un discours plus volontariste sur le retour à l'école. Tous ce qu'on peut faire pour qu'un maximum d'élèves reviennent maintenant est bon à prendre et il est bon de dire par exemple que les élèves qui ont rejoint l'école sont heureux de l'avoir fait. L'école, c'est une expérience aussi de retrouver ses amis après une si longue séparation. C'est une expérience positive de retrouver l'école et ses enseignants. C'est en tout cas ce que disent tous ceux qui ont rejoint l'école. C'est la première chose à faire: tenir un discours plus volontariste sur la fréquentation scolaire dès maintenant et puis, il faudra voir au mois de septembre dans quelle situation on se trouve. Je crains bien que les différences entre élèves qu'on va observer au mois de septembre seront plus grandes que jamais.

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