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"Actuellement, ce n’est pas vivable", confie Sérima, assistante depuis 5 ans en pédiatrie. "Nous sommes une main d’œuvre pas chère, relativement qualifiée pour les hôpitaux. On est payé en moyenne 4 euros de l’heure pour l’instant".
Mais le pire c’est le rythme de travail, ils prestent minimum 60h par semaine. Pas toujours très rassurant de se faire soigner par quelqu'un qui vient de passer une nuit blanche. Les assistants eux-mêmes le disent : "les patients sont les premières victimes de nos mauvaises conditions de travail". Sérima donne un exemple : "Quand vous venez aux urgences pendant la nuit, vous êtes pris en charge par des médecins en formation qui n’ont probablement pas dormi depuis plus de 20 heures".
La médecine de demain se construit aujourd'hui
Les conditions de travail de ces assistants sont donc déjà catastrophiques mais cela pourrait encore empirer, car un projet de convention collective de travail est en cours de discussion. Et il prévoit encore des suppressions de droits pour les assistants : suppression des rémunérations des gardes, pas de contrôle horaire, pas d'heures supplémentaires rémunérées avant 60h par semaine, un retrait de salaire dès le 1er jour de maladie, une diminution des congés, etc.
Les assistants demandent donc un respect de la législation du temps de travail, des temps de repos et la reconnaissance des heures supplémentaires. Ce jeudi, ils vont marquer un arrêt de travail symbolique d'une heure dans les hôpitaux wallons et bruxellois. Ils porteront aussi un brassard noir pour montrer la mobilisation.
Sur les réseaux sociaux, les témoignages se multiplient. Un logo commence à apparaitre sur les photos de profils des personnes concernées : "la médecine de demain se construit aujourd'hui". Les prochaines discussions autour de ce statut d'assistant, se dérouleront le 19 mai. En Belgique, on compte actuellement 8.200 assistants.