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6,5% de résidents en moins dans les maisons de repos depuis la pandémie

La pandémie de coronavirus a eu un impact non négligeable sur l'occupation des maisons de repos de Wallonie et de Bruxelles, selon une étude des Mutualités libres relayée lundi par le journal Le Soir. Le nombre de résidents a ainsi "baissé de 6,5% entre 2019 et 2020", communiquent les Mutualités. Plus précisément, il s'agit de la baisse du nombre de leurs membres qui résident en maison de repos (à Bruxelles et en Wallonie), entre janvier 2019 et décembre 2020, ressort-il des détails de l'étude.

La pandémie de coronavirus a eu un impact non négligeable sur l'occupation des maisons de repos de Wallonie et de Bruxelles, selon une étude des Mutualités libres relayée lundi par le journal Le Soir.

La surmortalité marquée liée aux vagues de Covid-19 en est une des causes. Comme le rappelle l'étude en préambule, les données de Sciensano établissent que 51% des personnes décédées du Covid-19 en Belgique seraient des résidents de maisons de repos.

Mais on observe aussi qu'il y avait en 2020 beaucoup moins de nouveaux résidents qu'en 2019. "Les nombreuses infections au coronavirus et les décès enregistrés en maison de repos ont peut-être induit une réticence à rentrer en maison de repos", observent les Mutualités Libres dans un communiqué. "C'est clair qu'il y a un déficit d'image dans le chef des maisons de repos, sans stigmatiser les gestionnaires ou le personnel, a expliqué Xavier Brenez, directeur général de l'union des mutualités libres, sur le plateau du RTL INFO 13h. On a eu une hécatombe qui n'a jamais été vue. On a eu 25.000 décès du Covid, la moitié provient des maisons de repos donc effectivement, il y a une crainte de la population de retourner en maison de repos tant que la crise continue."

Selon leur étude, il y a eu de février à décembre 2020, 29% de nouveaux résidents en moins en Wallonie par rapport à la même période en 2019, et 33% à Bruxelles. En chiffres absolus, cela correspond respectivement à 998 et 545 entrées en moins.

Ce sont des publics qui ont la possibilité de trouver d'autres alternatives

Ce sont surtout les personnes "non-dépendantes" qui sont moins nombreuses à se diriger vers une maison de repos, comme si la pandémie avait poussé les personnes âgées à attendre un état de dépendance avancé avant de franchir ce pas. "On a une chute de 40%, ce qui s'explique par le fait que ce sont des publics qui ont la possibilité de trouver d'autres alternatives. C'est d'ailleurs une tendance que l'on voit depuis plusieurs années, on voit de plus en plus des gens arriver à un âge avancé, avec un degré de dépendance qui est assez élevé. La crise vient encore renforcer cela et encourage ceux qui sont moins dépendants à privilégier d'autres alternatives, notamment le maintien à domicile."

"Le personnel d'encadrement doit être augmenté"

Les résidents des maisons de repos sont donc plus dépendants et demandent plus de soins de la part du personnel. Est-ce tenable ? "On se rend compte avec la crise que le personnel d'encadrement doit être augmenté puisque ce sont des publics qui demandent plus d'accompagnement, plus de soins et aussi un projet de vie. Avec le Covid, on a vu aussi qu'on a eu un déficit de lien social. Toute une série d'activités en maison de repos ont été stoppées. Ça a pesé beaucoup plus dans le chef de certaines personnes que la crainte du Covid. Ce sont des lieux de vie qui doivent être animés et des besoins doivent être mobilisés à cet effet."

Les Mutualités Libres chiffrent l'augmentation des décès en maisons de repos à 39% à Bruxelles et 31% en Wallonie (chiffres 2020 par rapport à 2019). Enfin, le directeur général a expliqué que les maisons de repos, ce sera "probablement concentré dans le futur sur les personnes qui sont très dépendantes". "Il faut savoir que 90% de la population n'a pas envie d'aller dans une maison de repos, veut rester à domicile le plus longtemps possible et à défaut du domicile, privilégier d'autres filières. Cela peut être des habitats groupés, des résidences-services. Il y a tout un portefeuille de solutions à développer en alternative aux maisons de repos, mais ça demande aussi une planification à long terme et une autre manière de fonctionner, d'autres schémas de pensée qui ne sont pas nécessairement présents aujourd'hui."

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