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A partir d'aujourd'hui, les enfants peuvent être détenus en Belgique: au centre fermé 127bis, de nouvelles unités ont été aménagées

Suite à l’arrêté royal publié le 1 août 2018 et entrant en vigueur ce samedi, les enfants pourront à nouveau être détenus en Belgique. Des unités familiales ont déjà été aménagées au centre fermé 127bis de Steenokkerzeel, à côté des pistes de l'aéroport national.

Ce faisant, la Belgique renoue avec une pratique qu'elle avait abandonnée en 2009 à la suite d'une condamnation par la Cour européenne des droits de l'homme.

Situées à proximité de l'aéroport de Zaventem, ces nouvelles unités peuvent héberger jusqu’à 28 personnes en situation illégale. Les personnes concernées sont des familles déboutées du droit d’asile qui se sont "échappées" des unités ouvertes les accueillant en vue de leur rapatriement. Il s’agit de quatre unités, deux pour des familles de six personnes et deux autres pour des familles de huit personnes.


"Nos appels n'ont pas été entendus"

Les ONG dénoncent ce procédé et s'opposent à l'enfermement des enfants, et en particulier des familles. "Redonner la possibilité de mettre des enfants en détention est clairement un retour en arrière. Tout enfant est une personne vulnérable dans l'absolu, on peut très bien imaginer qu'u enfant réfugié, avec ce qu'il a vécu, l'est d'autant plus", Bernard Verschueren, représentant du HCR. 

L'agence des Nations Unies pour les réfugiés explique que cela nuit au développement et à la santé mentale de l'enfant. "L'arrêté royal entre en application donc manifestement, nos appels n'ont pas été entendus", déplore le représentant. 

Le Collectif Notinmyname lance des appels au rassemblement. Mais a aussi créé un filtre que vous avez sans doute vu sur Facebook. Il ajoute des barreaux devant la photo de profil de l'utilisateur, pour s'opposer à l'enfermement d'enfants.


La possibilité de suivre les cours

La Belgique a déjà été épinglée par La Cour Européenne des droits de l'homme pour détention d'enfants dans des conditions inappropriées. Pour éviter que cela se reproduise, les autorités ont instauré des règles strictes pour les familles.

Elles y séjourneront au maximum 4 semaines, 2 semaines prolongeables d’une nouvelle période de maximum 2 semaines, avant leur rapatriement.

De leur côté, les gestionnaires du site se défendent. Un centre de services ainsi qu’un espace de jeu et de détente seront mis à disposition. Les enfants auront la possibilité de suivre des cours. Des activités seront organisées.

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