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L'Union belge du transport (UBT) mène lundi matin des actions devant sept magasins Ikea en Belgique pour dénoncer les pratiques de dumping social de l'entreprise. La centrale professionnelle de la FGTB lance parallèlement le clip vidéo "Exploïted Trückdriväer", qui détaille ces mécanismes.
L'UBT, la centrale de la FGTB en charge du secteur du transport, déplore le fait que des multinationales comme Ikea confient les missions de transport au meilleur offrant, "sans se soucier des conditions de travail et de vie des chauffeurs". "Ikea refuse pour le moment tout dialogue constructif avec la Fédération internationale des travailleurs du transport", dénonce le syndicat.
Des actions de sensibilisation des clients ont été organisées ce lundi matin aux magasins d'Hognoul, de Gand, Hasselt, Wilrijk, Arlon, Mons et Zaventem. Des tracts ont notamment été distribués. Des opérations similaires ont eu lieu dans d'autres pays également.
"Nous voulons que les clients se rendent compte que la main-d'œuvre utilisée en sous-traitance par Ikea pour le transport de ses marchandises est étrangère, sous-payée sur base de tarifs étrangers avec des lois sociales presque inexistantes", a indiqué Philippe Dumortier, secrétaire provincial du Hainaut de l'UBT lors de l'action à Mons. "Ces travailleurs ne sont donc pas payés aux tarifs en vigueur en Belgique, ce qui permet à la chaîne de magasin de faire de gros bénéfices. De plus, les chauffeurs travaillent dans des conditions souvent inacceptables." "Dans le cas présent, c'est Ikea qui est visé, mais d'autres entreprises ont déjà été les cibles de nos campagnes. Nous voulons qu'Ikea rectifie le tir", a-t-il ajouté. "Nous pensons aussi que l'Europe devrait réguler dans ce domaine, pour que l'intérêt ne soit pas uniquement financier mais aussi humain".
L'UBT a présenté par ailleurs à 11h30 au parking Ikea de Zaventem le clip vidéo consacré au dumping social "Exploïted Trückdriväer", réalisé par la Fédération internationale des travailleurs du transport. La première du clip aura lieu dans un camion.
La réaction d'IKEA
"Le département IKEA Transport Global désire collaborer activement afin d'améliorer les conditions de travail des chauffeurs", réagit dans un communiqué IKEA Belgique. "Nous sommes ouverts à la discussion. Nous souhaitons organiser une rencontre avec différents acteurs, lors de laquelle les autorités et les syndicats locaux pourront être impliqués", déclare Catherine Bendayan, CEO de IKEA Belgique. "Les défis auxquels le secteur du transport est confronté ne peuvent être relevés que grâce à une collaboration étroite entre ces acteurs".
IKEA Belgique rappelle également l'existence de son code de conduite IWAY, qui impose aux transporteurs des exigences strictes concernant les salaires, les conditions de travail et le respect de la législation. La section Transport de la chaîne contrôle régulièrement le respect de ce code et agit en cas d'infractions, précise le communiqué. "IKEA Transport a déjà personnellement rendu visite à plusieurs sociétés de transport identifiées par les syndicats comme contournant la législation européenne. En cas de non-conformité à la loi ou à notre code IWAY, des procédures correctives seront engagées".
L'entreprise dit enfin tester une nouvelle approche visant à "garantir le respect des conditions légales minimales en matière de transport par les sous-traitants", pour assurer "conformité et transparence à tous les niveaux de la chaîne logistique du transport chez IKEA".
