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Des élèves ont choisi de retourner en classe un dimanche matin pour soutenir leur amie Aëlle, 11 ans.
Une décision lourde
Entourés de leurs parents et de leurs professeurs, ces élèves évoquent l’expulsion potentielle que risque la jeune fille et sa maman. Une décision lourde qui pourrait tomber prochainement. "Je suis triste, car si ceux qui prennent cette décision étaient à ma place, s’ils venaient d’un autre pays, s’ils étaient restés dans un pays qu’ils ne connaissaient pas pendant quelques années puis s’étaient adaptés, s’ils avaient plein d’amis, plein de gens qu’ils aimaient, et qu’on leur demandait de retourner vers un endroit qu’ils ne connaissent pas… Ils ne seraient pas bien."
Des liens solides déjà tissés
Depuis 9 ans déjà, Aëlle fréquente cette école de Pondrôme. Ici, elle a tissé des liens solides. Elle a aussi rejoint le conseil communal des enfants. Un ancrage profond qui lui fait voir son avenir ici.
"Parfois, je rêvais que j’étais présidente !"
"Parfois, je rêvais que j’étais présidente !", dit la petite fille. "J’ai plein d’idées… J’aimerais être vétérinaire ou aider les gens. Pour ça, j’aimerais bien être en Belgique."
"On a pas le droit de faire ca à des gens qui habitent ici depuis 9 ans"
"Moi, ça me rend un peu rageur", réagit un de ses camarades de classe. "Je trouve que c’est pas normal. Je trouve qu’on a pas le droit de faire ca à des gens qui habitent ici depuis 9 ans".
En 2009, la maman d’Aëlle a dû quitter le Cameroun suite à un mariage forcé. Une démarche qui rend leur retour au pays presque impossible. Depuis 9 ans, leur vie s’organise donc ici. "Je suis ici avec ma maman depuis que je suis petite, je connais tout le monde. C’est ma famille. Tous les gens qui sont ici tous les jours, je les aime bien, ils sont gentils. Quand je partirai dans mon pays, je connaîtrai personne", dit Aëlle, profondément triste.
"Situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle"
"Je ne conteste pas les lois, mais ici, c’est une situation exceptionnelle qui demande une réponse exceptionnelle", dit Marc Lejeune, bourgmestre de Beauraing. "Je pense que aujourd’hui, l’humain doit prendre le dessus sur les règles."
Aëlle souhaite une régularisation ans les prochains mois. Le geste ne pourra venir que d’un pays qui, dit-elle, lui a déjà tellement apporté.