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Sécheresse: Daniel, un agriculteur, explique ses méthodes pour s'adapter à cette évolution climatique (vidéo)

Les agriculteurs doivent aussi s'adapter à la chaleur et au manque de précipitations. C’est le quatrième été consécutif qu’une sécheresse est constatée en Belgique. Les scientifiques, eux, recherchent des variétés plus adaptées à cette évolution climatique.

Confronté à une sécheresse récurrente depuis quatre ans, un éleveur que nous avons rencontré opte désormais pour le pâturage tournant. Une méthode qui préserve au mieux ses prairies.

"Auparavant, au printemps, on mettait les animaux dans une parcelle, et ils restaient toute la saison dans la même parcelle. Aujourd'hui, on ne sait plus faire ce schéma et donc nous allons mettre les animaux en prairie et ensuite aller les bouger en fonction de l'état d'alimentation de nos animaux", explique Daniel Coulonval, un éleveur. "Entre chaque mouvement de bétail, nous espérons que la prairie repousse et qu'il y ait de la nourriture suffisante."

La récolte de fourrage est optimisée, trois coupes par an si possible. Le menu des vaches est modifié: plus de betteraves et moins de maïs, très sensible au manque d'eau.

Daniel nourrit son bétail avec ses propres cultures. Il a donc dû s'adapter à la quantité de nourriture disponible. "Depuis 2017,  nous avons décidé de réduire notre cheptel pour le mettre en adéquation avec la capacité fourragère compte tenu des conditions climatiques. C'est une réduction importante de l'ordre de 30% de notre cheptel", précise-t-il.

"De par le monde, c'est un des points les plus importants dans les recherches. En physiologie végétale, qui est l'adaptation des plantes à la sécheresse, dans des champs, on a monté des systèmes de serres roulantes et on va venir provoquer des sécheresses artificielles et voir quelles sont les lignées qui se comportent le mieux", ajoute Bernard Bodson, professeur d'agronomie à "Gembloux Agro-Bio Tech".

"C'est typique de ce qu'on souhaiterait en fait, c'est d'avoir des touffes vertes. Nos réflexions portent évidemment sur le réensemencement des prairies, avec des variétés plus résistantes à la sécheresse", poursuit Daniel Coulonval.

Un fourrage plus difficile à produire et un approvisionnement en eau qui se complique. L'époque où le bétail s'abreuvait dans ce ruisseau (voir vidéo ci-dessus) est révolu.

"Ici nous avons un point d'eau naturelle, comme il y en a des centaines dans la région. Ceux-ci se tarissent, donc nous devons suppléer au besoins en eau de nos animaux en apportant régulièrement de l'eau en quantité suffisante et en qualité suffisante. C'est un travail supplémentaire qui est venu s'ajouter à toutes nos tâches quotidiennes", conclut Daniel Coulonval.

Depuis trois ans et demi, le déficit en pluie équivaut à six mois normaux de précipitations. Pour certains experts, la sécheresse devient donc structurelle en Belgique et l'agriculture n'aura d'autre choix que de s'adapter

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