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Au moins 15 hôpitaux belges auraient vendu les données de leurs patients à une multinationale: Maggie De Block dément formellement

Des hôpitaux ont vendu des données données confidentielles de leurs patients à une multinationale de traitement de l'information médicale, rapportent Le Soir et De Standaard vendredi.

Au moins une quinzaine d'hôpitaux sur la centaine en Belgique ont vendu ces informations à la firme Quintiles IMS. Celle-ci paye 22 euros par lit et par an pour savoir quels traitements et médicaments sont administrés. Les informations concernées sont vastes, du détail du traitement suivi par chaque patient, aux données de facturation de l'hôpital aux mutuelles et à l'Inami ainsi que les résumés hospitaliers semestriels.

Le patron des Mutualités Chrétiennes, Jean Hermesse, dénonce une "marchandisation" en marche des soins de santé. L'Absym, principal syndicat médical, envisage sérieusement de déposer plainte non seulement auprès de la Commission de la Vie privée, mais aussi au pénal, selon le docteur Jacques de Toeuf, vice-président. "Pourquoi est-ce intéressant pour le pharma ? Parce qu'il pourra pour la première fois attacher une pathologie précise à un médicament et réaliser véritablement une radiographie des pratiques de l'hôpital. Nous conseillons à tous les médecins présents au conseil médical de leur hôpital de voter contre le fait de signer un tel accord", réagit-il.


Maggie De Block dément

"Ces données n’ont pas encore été vendues mais il y a une demande", réfute pourtant la ministre de la Santé, Maggie De Block, au micro de notre journaliste Loïc Parmentier. "Le patron des Mutualités Chrétiennes explique que des hôpitaux ont été contactés par une firme américaine pour leur demander de vendre leurs données sur les patients mais ce n’est pas encore le cas. Les 15 hôpitaux n’ont pas encore accepté. Il y a une réunion qui est prévue avec les directeurs des hôpitaux mercredi prochain et il est interdit de vendre des données qui sont très sensibles pour les patients mêmes s’ils sont anonymes."

Dans le cadre de l’agence Intermutualiste, des données de patients anonymes sont mises à disposition pour la recherche scientifique. "C’est encadré légalement et cela respecte la vie privée. La multinationale a bien contacté 15 hôpitaux sur 100 mais rien n’a été vendu", a répété Maggie De Block. "Il est certain que cette interdiction va rester dans le même cadre qu’actuellement avec le respect de la vie privée. On va voir s’il est possible de vendre ces informations par une voie privée pour des recherches scientifiques. C’est de ça qu’on va discuter mercredi prochain."

Les données de patients sont sensibles et doivent être protégées

"Les données de patients sont des informations sensibles et elles doivent être protégées aussi strictement que possible", ont commenté vendredi la ministre de la Santé, Maggie De Block (Open Vld), et le secrétaire d'Etat à la Protection de la vie privée, Philippe De Backer (Open Vld). "La vie privée des patients doit être garantie à tout moment", ont-il ajouté.

En juillet dernier, M. De Backer avait d'ailleurs posé une question à la commission de protection de la vie privée sur la manière dont les mutualités mettent des données anonymes à disposition d'organisations tierces, telles que des universités, des centres de recherche ou encore des acteurs privés. Les mutualités sont soumises à des conditions très strictes et celles-ci valent bien entendu pour les autres organisations, ont souligné les membres du gouvernement fédéral. Les données doivent notamment être anonymes et codées. Elles ne peuvent en aucun cas être reliées à un patient. Par ailleurs, les patients doivent systématiquement être informés de l'usage et de la destination des données récoltées les concernant.

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