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"Le bus passe devant chez nous mais on nous refuse": Marie ne comprend pas que ses enfants ne puissent pas prendre le transport scolaire

Pour se rendre à l'école, des enfants peuvent profiter du ramassage scolaire organisé par la Région wallonne. Mais ce n'est pas le cas de tous. Marie regrette qu'à cause de règles établies, ses enfants ne puissent pas prendre le bus, qui passe pourtant tout près de chez elle.

Marie habite la commune de Manhay. Ses deux jumeaux, scolarisés en primaire, sont inscrits à l'école communale de Ferrières. 6 kilomètres séparent le domicile de l'école. "C'est l'école que je fréquentais, que mon mari fréquentait aussi. Donc c'est un choix de cœur", souligne la mère de famille. 

Pour alléger l'emploi du temps familial et limiter les déplacements en voiture, Marie aimerait que ses enfants puissent prendre le bus scolaire. Bonne nouvelle à première vue, "le bus passe devant chez nous, matin et soir, avec à son bord les copains de classe de mes enfants", témoigne la mère de famille. 

Pourtant, l'accès au bus leur est refusé. Les deux garçons âgés de 7 ans n'ont pas le droit d'embarquer pour une simple règle émise par le SPW Mobilité. "L'accès au ramassage scolaire gratuit nous est toujours refusé. En effet, le SPW justifie que l'école la plus proche de notre domicile n'est pas celle fréquentée par mes enfants", s'agace Marie. Avant d'ajouter : Je suis devant chez moi en train d'embarquer mes jumeaux et mon nouveau-né en voyant le bus passer devant nous. Aberration totale, injustifiable auprès de mes enfants qui se demandent pourquoi eux ne peuvent pas faire un geste pour le Terre en prenant le bus". 

Pour rappel, le transport scolaire est un service organisé par la Région wallonne. Il permet aux enfants de rejoindre leur école quand l'offre de train et de bus n'est pas suffisante. Les enfants doivent se rendre à des points de regroupement. Le bus embarque ensuite les enfants. Des accompagnateurs scolaires sont là pour veiller à ce que ces derniers soient bien installés et gèrent la sécurité au sein du bus. 

3 conditions pour bénéficier du ramassage scolaire

L'école que fréquentent les enfants de Marie n'est pas l'établissement le plus proche. Elle est située à 6km du domicile, la plus proche se trouve quant à elle à 4 kms. Or la règle établie par le SPW Mobilité est claire. Pour bénéficier d'un ramassage scolaire, trois conditions doivent être réunies : 

  • habiter à plus d’1km de son école
  • ne pas avoir la possibilité d’utiliser une ligne régulière du TEC pour se rendre à l’école
  • se rendre à l’école la plus proche de son domicile

Pour contourner ce dernier critère, Marie a fait une demande de dérogation. Mais celle-ci a été refusée. "Une commission territoriale de transport scolaire a étudié la dérogation. Elle a considéré qu'il n'y avait pas d'avantage pédagogique à aller à une école plus lointaine que celle plus proche de chez elle. Donc pas de dérogation", a estimé Serge Toussaint, porte-parole du SPW Mobilité. Des dérogations sont occasionnellement attribuées. Cela concerne notamment les enfants qui se trouvent en garde alternée.


 
Selon le porte-parole, quoi qu'il en soit, le domicile de Marie ne se trouve pas sur le parcours d'un bus scolaire. "Ce bus va au collège et pas à l'école concernée par les enfants. Et le collège se situe à 4 km de cette école", assure-t-il. Une explication qui ne convint pas Marie : "Il y a bien un bus qui passe devant chez moi et qui va à l'école de mes enfants. On le voit passer matin et soir". 

On fixe un certain nombre de règles sinon ça devient ingérable

Actuellement, 25.000 enfants bénéficient du ramassage scolaire. Pour permettre celui-ci, des bus sillonnent 940 parcours. 750 accompagnatrices scolaires encadrent ce service. "C'est une grosse organisation. C'est pour cela qu'on fixe un certain nombre de règles sinon ça devient ingérable", justifie Serge Toussaint. À noter que lorsqu'un enfant est scolarisé dans un établissement ordinaire, le coût qui s'applique est celui du tarif TEC. 

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