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"Poulet au chlore", "boeuf aux hormones": un prof' de droit international critique les PEURS face au CETA (vidéo)

Ces derniers jours, le fameux CETA est sur toutes les lèvres. D'un côté, il y a ceux qui défendent cet accord de libre échange avec le Canada, et d'un autre, il y a ceux qui s'y opposent et soutiennent le combat de Paul Magnette, ministre-président wallon. Les inquiétudes des détracteurs du CETA sont parfois basées sur des impressions. Alors question: ces peurs sont-elles fondées?

Pour se positionner par rapport au CETA, difficile d'en maîtriser réellement tous les détails. Certains ont fouillé et se sont documentés sur le sujet avant d'exprimer leur avis. D'autres, se basent sur des impressions. Certains citoyens, en tout cas, expriment des peurs. Pour savoir si elles sont fondées, nos journalistes Benjamin Brone et Olivier Pierre ont soumis ces craintes à un avocat spécialisé en droit international à l'UCL.


Le "poulet à l'ammoniaque": crédible?

"J’ai très peur qu’on nous envahisse de nouveau avec une industrie pleine d’hormones", déclare une passante, rencontrée sur un marché. Un autre passant redoute "les importations de bœuf et de poulet à l’ammoniaque". Les normes alimentaires canadiennes sont-elles à craindre? Le spécialiste interviewé rassure les consommateurs et les agriculteurs. "La Commission européenne a reçu pour mandat de ne pas accepter un traité s'il réduit le niveau de protection que nous avons. Il faut être très attentif mais le poulet au chlore et le boeuf aux hormones sont des fantasmes", estime Pierre d'Argent, professeur de droit international.


Les juges internationaux: bonne ou mauvaise idée?

Dans le projet de traité, Paul Magnette et certaines organisations non gouvernementales, soulèvent la question de l'arbitrage en cas de conflit entre une entreprise et une législation contraire à son intérêt. Pour le professeur interviewé, la création d'une juridiction internationale améliorerait le système actuel. "Si l'interprétation de ces normes va varier d'un côté à l'autre de l'Atlantique, on va avoir des multinationales qui vont jouer les juges, poursuit Pierre d'Argent. Ils vont mettre les juges nationaux en concurrence: c'est pour cela qu'on a besoin d'un juge international. C'est une chance de pouvoir changer de système par rapport au système actuel".


La Wallonie sera-t-elle isolée si l'Europe ne signe pas le traité?

Autre crainte des consommateurs: l'isolement de la Belgique si l'Europe ne signe pas le traité. "J'ai peur qu'on s'isole", dit une passante, également rencontrée sur le marché d'Hannut. "Si le traité n'est pas approuvé, si les négociations ne prennent pas fin, le commerce avec le Canada continuera à exister. La réputation de la Wallonie va satisfaire certains en Europe, car une grande partie de la population est contre ce traité, mais les investisseurs étrangers, même non canadiens, pourraient ne pas être tentés d'investir en terre wallonne".

"Quand on soutient quelqu’un de chez nous, pour une fois, il faut continuer à soutenir", estime cependant une passante. 

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