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Chaleurs extrêmes, sécheresse et inondations: les coûts du dérèglement climatique en Belgique estimés à 9,5 milliards d'euros par an

Les coûts totaux des changements climatiques en Belgique s'élèvent à près de 9,5 milliards d'euros par an. C'est la conclusion d'une étude commanditée par la Commission Nationale Climat. En cause, principalement: des chaleurs extrêmes, la sécheresse et les inondations.
Les gains, en raison des hivers plus doux, sont trois fois moindres que les pertes: ils atteignent environ 3 milliards d'euros par an.

Les rendements des cultures en chute libre

D'ici 2050, durant les années où les conditions météo sont défavorables, les rendements des cultures pourraient chuter bien en dessous des niveaux minimums récemment observés (1981-2010) (baisse de 35 %), en particulier pour la pomme de terre et le maïs. La valeur de la production agricole totale (végétale et animale) pourrait diminuer jusqu’à 606 millions d’euros/an par rapport à 2019. Les hausses de productivité, notamment dues à des saisons de croissance plus longues, ne compenseront pas ces pertes.

L'impact sur l'électricité

En ce qui concerne la production d'électricité dans les centrales électriques, la sécheresse et l'augmentation des températures devraient entraîner un coût supplémentaire de 44 millions d’euros/an d'ici 2050. L'impact du changement climatique induira également un coût lié à une efficacité réduite du transport et de la distribution d’électricité, qui devrait s'élever à 91 millions d’euros/an. Sur le plan de la demande d'énergie cependant, les économies compenseront les pertes. Des hivers plus doux permettront de chauffer moins, soit d'éviter un coût de 220 millions par an. La climatisation en été entraînera pour sa part une hausse de la demande d'énergie de 88 millions d'euros par an.

Le total annuel des dommages attendus dus aux inondations en Belgique se situe entre 343 et 940 millions d’euros/an en 2050.

Mortalité

Si des températures plus élevées peuvent faire diminuer la mortalité en hiver, elles s'accompagnent d'une surmortalité de l'ordre de 926 décès supplémentaires par an en été en 2050. L'estimation s'élève à 1.900 décès en 2100. Soit une surmortalité annuelle d'une ampleur au moins similaire, en moyenne, à celle de 2003, lors de la canicule européenne. Les coups de chaleur exacerbent en effet plusieurs maladies cardiovasculaires et pulmonaires fréquentes et peuvent provoquer de l'épuisement. Les experts prévoient jusqu'à 60.000 admissions supplémentaires à l'hôpital en raison du stress thermique pendant les étés chauds.

Hier, la présidente de la commission européenne a annoncé dans son discours sur l'état de l'Union, qu'elle proposera à l'Union européenne de réduire d'"au moins 55%" ses émissions de gaz à effet de serre pour 2030, une étape intermédiaire pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.

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