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Comme 380.000 Belges, Jean-Yves Wargnies, ancien candidat de la Star Ac' belge, était donneur d'organes

Jean-Yves Wargnies, ancien candidat de la Star Ac' belge, et figure bien connue de la région de Charleroi, a été tué par balle lors d'un conflit de voisinage le 30 décembre dernier. Au crématorium de Gilly, l'un de ses amis lui a rendu hommage dans un discours poignant. Il a expliqué que grâce à son don d'organes, l'ancien candidat de la Star Ac' belge a pu sauver 4 vies. 

Les donneurs d'organes, comme Jean-Yves Wargnies, sont de plus en plus nombreux en Belgique. Fin 2019, plus de 380.000 Belges s'étaient officiellement portés candidats au don d'organe, ressort-il du registre national des donneurs d'organe.

Tout Belge adulte considéré comme donneur potentiel

Le don d'organe est régi par la loi de 1986 sur le prélèvement et la transplantation d'organes, qui applique le principe du consentement présumé. Tout Belge adulte est ainsi considéré comme étant d'accord de devenir donneur potentiel, à moins qu'il ne s'y soit formellement opposé de son vivant. Concrètement, tout refus doit être notifié au registre national du ministère de la Santé. L'année dernière, 198.655 personnes ont exprimé leur opposition à faire don de leurs organes, un nombre relativement stable puisqu'ils étaient 192.542 à s'être exprimés en ce sens en 2002.

Au cours de ces dernières années, le profil des donneurs d'organes a changé comme nous l'explique Vanessa Demeester, coordinatrice en transplantation et prélèvement d’organes aux cliniques Saint-Luc à Bruxelles. "On a moins de jeunes accidentés de la route. Les donneurs sont un peu plus âgés donc ils ont des facteurs associés comme de l'hypertension et parfois de l'obésité. Cela nous amène à prélever des donneurs non pas avec tous les organes mais plutôt avec un seul. Sécurité routière renforcée, progrès de la médecine donc les gens vivent mieux et plus longtemps", nous indique la coordinatrice. 

Pour ou contre le prélèvement d'organes?

Le système du consentement présumé permet à la Belgique d'enregistrer un taux de refus nettement plus faible que dans les pays où les familles ont leur mot à dire. Proportionnellement, le Plat Pays compte ainsi près du double de donneurs d'organes qu'aux Pays-Bas ou en Allemagne.

Les médecins se réfèrent à la volonté ou au refus explicite d'une personne de faire don de ses organes lorsque celle-ci est en état de mort cérébrale. Si aucun enregistrement au registre national n'existe, les médecins informent les proches de la possibilité de réaliser un prélèvement d'organes et recueillent leur témoignage par rapport à ce que la personne aurait désiré.

Lorsque le candidat à un prélèvement d’organes n’a rien enregistré à la commune, la famille est consultée. Dit-elle souvent non au prélèvement et pourquoi ? Isabelle Sénépart, coordinatrice de Beldonor, la campagne de la santé publique sur le don d’organes, nous donne quelques explications: "Dans 12 à 14% des cas, nous avons des refus de famille. Ces refus peuvent s'exprimer par la non-compréhension de ce qu'il se passe. Un patient qui est en état de mort cérébrale, c'est toujours de manière brutale, un décès auquel on ne s'attend pas. Parfois, cette réponse négative provient de la non-discussion en famille: 'Je ne sais pas ce qu'il (ou elle) en pensait, pour moi je l'aurais fait, pour lui (ou elle) je ne sais pas, donc je vais dire non".

De nombreux patients décèdent encore dans l'attente d'une transplantation. Jusqu'à 8 personnes peuvent être sauvées par un donneur, qui peut également améliorer le quotidien d'une cinquantaine d'autres.

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