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Le site d'offres d'emploi Indeed a livré, sur base de ses observations, les métiers d'avenir en Belgique. Sans surprise, puisque c'est une évolution de la société, les experts en cybersécurité et les scientifiques spécialisés dans l'analyse de données sont très demandés. Il s'agit de profils scientifiques très pointus, pour lesquels il n’existe que peu ou pas encore de formations. Rien d’étonnant donc à ce que ces métiers soient en pénurie de candidats. Ce qui pose la question du manque de réactivité de l’enseignement par rapport à l’évolution de la société. Ou du manque d’intérêt des jeunes pour les carrières scientifiques.
Demande croissante pour des jobs flexibles à temps partiel
Dans ces métiers d'avenir on retrouve les professionnels de la santé, le marketing, la communication, livraison et gestion logistique, là aussi tout ce qui est dans l'air du temps. Mais on constate également une hausse des demandes pour un travail flexible à temps partiel. Une donnée sur laquelle planche actuellement le gouvernement fédéral, avec une rémunération qui ne serait pas imposable pour les 500 premiers euros.
Il faut distinguer deux choses. D’abord, les métiers poussés par l’évolution de la démographie ou de la consommation. Si nous avons besoin de logisticiens, c’est parce que nous achetons plus sur internet. Si nous avons besoin de plus de professionnels de santé, c’est parce qu’il y a plus de personnes âgées et qu’elles vivent plus longtemps.
Ensuite, les métiers liés à l’automatisation et à l’intelligence artificielle. Les robots, que ce soient des machines ou des logiciels accomplissent 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 des tâches effectuées aujourd’hui par des humains. Des robots plus efficaces que les humains et qui aujourd’hui apprennent en permanence.
Enfin, l'existence de ces travailleurs compétents et flexibles qui se vendent à la journée, à la semaine au plus offrant c’est aussi une tendance lourde.
La majorité des emplois de demain n'existe pas encore aujourd'hui
D'autres secteurs vont-ils se développer et compléter ce tableau ? Le monde de demain a besoin de travailleurs qui sont capables d’accomplir des tâches à la fois complexes et créatives ainsi que des tâches analytiques complexes. Bref, ce que ne peuvent pas encore faire les robots !
Résultat, 85% des jobs qui seront offerts sur le marché dans une bonne dizaine d’années n’existent pas encore aujourd’hui. Qu’est-ce que cela veut dire ? Qu’un étudiant sur six aujourd’hui exercera un métier qui n’existe pas encore et donc pour lequel il n’étudie donc pas. Mais aussi que les travailleurs de demain auront plusieurs vies professionnelles et qu’ils devront se former presque en permanence. Ou enfin que, ni la formation professionnelle, ni l’école ne sont prêtes pour cette mutation, ce qui risque de cliver encore plus la société et le marché du travail entre ceux qui peuvent se payer les bonnes formations et les autres. Une révolution de l’apprentissage s’impose donc.
Métiers d'avenir: quelques chiffres et éléments-clés
- 85% des jobs qui seront offerts sur le marché en 2030 n’existent pas encore aujourd’hui.
- 65% des étudiants d’aujourd’hui exerceront des métiers qui n’existent pas encore.
- Déjà aujourd’hui nous ressentons un décalage entre les métiers en pénurie, la demande des entreprises, et l’offre des travailleurs. Un décalage qui ne peut que grandir dans les prochaines années.
- Après la première étape de la révolution numérique qui imite la pensée de l’homme, nous entrons dans la seconde phase de cette révolution, celle d'une véritable intelligence cognitive et d’une automatisation accrue.
- La notion de travail mute et cette mutation va s’amplifier et s’accélérer.
- La numérisation de la société réclame une augmentation de la demande de nouveaux savoir-faire et savoir-être.
- Le poste qui ne réclame ni habileté, si intelligence émotionnelle, ni réseau social, ni connaissance technologiques avancées risque de disparaître.
- Les groupes les plus vulnérables profitent moins de la relance économique et cela va s’aggraver
Les compétences qui seront recherchées.
- D’abord les compétences techniques et technologiques élevées, comme la cybersécurité, l’analyse de données statistiques. Ensuite les compétences qui marient connaissances techniques, capacités analytiques et action manuelle ; l’exemple typique, c’est celui de l’infirmière et des autres fonctions médicales, dopées notamment par le vieillissement de la population et l’augmentation de l’espérance de vie. Viennent ensuite tous les métiers créatifs. Des machines peuvent créer imaginer, des musiques par exemples, mais il leur manque encore l’émotion ; je pense à des métiers comme ceux de designers ou de marketing digital.
- Il y a aussi les métiers de la logistique ; bien sûr on peut livrer des colis avec des drones en milieu rural, mais en ville on aura toujours besoin d’humains qui viennent déposer chez vous ces achats en ligne dont le nombre va exploser ; et en amont on a besoin aussi de logisticiens chevronnés pour organiser ces livraisons.
- Comme le travail va muter profondément, nous aurons aussi besoin d’êtres humains capables de gérer le facteur humain et d’intégrer au mieux l’homme, les machines et les logiciels.
- Et enfin, ceux qui seront les plus flexibles seront récompensés et je pense à tous ces travailleurs indépendants très compétents qui vendent leurs compétences à la journée, à la semaine ou au mois.
