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Coronavirus chez les enfants: les infections secondaires surviennent moins souvent à l'école qu'à la maison

A un peu plus de deux semaines de la rentrée scolaire, Frédérique Jacobs, porte-parole interfédérale covid-19, a détaillé lors de la conférence de presse du centre de crise les enseignements d'un rapport rédigé par Sciensano sur les enfants atteints du covid. Ce rapport résume un certain nombre de données depuis le début de l'épidémie jusqu'au 28 juin, une période où l'épidémie était fortement diminuée. Dans ce rapport, on définit les enfants comme toute personne âgée de moins de 18 ans.

Ces données nous apprennent que les enfants développent moins souvent des symptômes liés au coronavirus que les adultes, que les infections secondaires surviennent moins souvent à l'école qu'à la maison, et que les enfants développent rarement des complications sévères. S'ils doivent être hospitalisés, ils restent en général peu de temps à l'hôpital.

Moins de tests et moins de tests positifs chez les enfants

Le premier volet du rapport se concentre sur le nombre de tests réalisés chez les enfants. Le nombre total de cas confirmés de covid 19 chez les enfants est faible. Les enfants sont moins testés que les adultes, et lorsqu'ils le sont, le test est proportionnellement moins positif que chez les adultes: le taux de positivité s'élève à 1,8% pour les enfants, alors qu'il est de 6,3% chez les adultes.


Ce schéma représente le nombre d'enfants testés et le pourcentage de ces enfants ayant eu un test positif (taux de positivité), exprimé par âge.


On voit que le nombre de tests effectués est le plus élevé chez les enfants de moins d'un an. Le taux de positivité est plus élevé chez ces enfants-là, ainsi que chez ceux de 13 ans et plus.

Moins d'infections secondaires à l'école qu'à la maison

Le deuxième point du rapport reprend les données scolaires, collectées par les services de promotion de santé à l'école à travers le pays. Au total, ils ont comptabilisé 378 cas signalés à l'école, dont 270 élèves et 108 membres du personnel. La majorité des cas (69%) ont été notifiés après le 15 mai, qui est le moment où les cours ont progressivement repris en présentiel.

La conséquence de la détection de cas positifs à l'école a été la mise en quarantaine préventive de 4715 personnes. Celles-ci incluent pour 94% des élèves et 6% des enseignants.

On remarque que le nombre d'infections secondaires, c'est-à-dire les personnes détectées positives que l'on peut mettre en relation avec un contact à l'école est seulement de 1%. Dans les familles, il est entre 10 et 20%. Cela signifie que les infections secondaires arrivent moins souvent à l'école qu'à la maison.

Peu de complications sévères chez les enfants

Le troisième point du rapport reprend la surveillance clinique des patients hospitalisés. Ce rapport reprend les données de 70% des enfants. Elles n'incluent pas les patients atteints de la forme de Kawasaki qui bénéficie d'une surveillance séparée.

Le rapport reprend 267 enfants hospitalisés dans 56 hôpitaux, ce qui représente 1,6% du nombre total d'enfants détectés positifs. C'est faible si on compare au nombre d'adultes qui sont hospitalisés: 10%.


Surtout des tout-petits hospitalisés, lorsque la fièvre est un système d'alarme 

La plupart des enfants ont été diagnostiqués, comme pour les adultes dans la semaine du 22 au 28 mars 2020. 47% des enfants avaient moins d'un an, et surtout, moins de trois mois (ils représentent à peu près un tiers des patients hospitalisés). Cela peut s'expliquer par le fait que la fièvre chez les enfants de moins de trois ans est un signal d'alarme et nécessite une hospitalisation plus rapide que chez les enfants plus âgés. L'admission était rapide, par rapport à l'apparition des symptômes: en général, un jour. Ces symptômes étaient principalement de la fièvre et de la toux. L'admission était de courte durée: en médiane, de trois jours.

Si on reprend les patients hospitalisés, pour lesquels on a les données disponibles, on se rend compte que seulement 13% des enfants avaient des maladies sous-jacentes (les facteurs de "comorbidité"). Parmi ceux-ci, on observe l'obésité, l'immunodéficience et le diabète.

Des complications sévères ont été observées chez 38 enfants, soit 19% des enfants hospitalisés, et la complication la plus fréquente était la pneumonie associée au covid, que l'on trouvait dans 9%. Mais il faut remarquer que seulement 3% de ces enfants ont nécessité une admission aux soins intensifs. Les complications les plus sévères ont été observées chez les enfants de plus d'un an.

Il n'y a pas eu de décès pour les enfants pour lesquels les données de sorties étaient disponibles, mais on sait qu'un décès a été observé chez une petite fille de douze ans au cours de la période concernée par ce rapport. On a également déploré le décès d'un enfant de trois ans, en dehors de cette période. 

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