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Coronavirus en Belgique: aucun des experts entendus à la Chambre cet après-midi n'a soutenu la vaccination obligatoire

CORRECTION - MISE A JOUR 2 février à 9h17 :

Le titre de cet article a été modifié, car durant la matinée, un médecin s'est prononcé en faveur de la vaccination obligatoire. S'il est vrai que durant l'après-midi, aucun des experts entendus par la commission santé de la Chambre n'a plaidé pour la vaccination obligatoire, plus tôt dans la journée, le président de l'Absym (Association Belge des Syndicats Médicaux), Luc Herry, s'était effectivement montré favorable. "La vaccination, c'est une assurance santé pour soi-même et pour la collectivité", a-t-il développé. "Actuellement, on serait beaucoup plus tranquilles, tant dans l'enseignement que pour le secteur médical. Cela permettrait aussi de soigner avec beaucoup plus d'accessibilité les soins courants. Je suis favorable à une obligation pour tout le monde, car si le soignant doit protéger le soigné, le soigné doit aussi protéger le soignant. (...) Avec les vaccinés 3 doses, on constate une diminution des contaminations de 70% ! Le bienfait de la vaccination en Belgique nous permet d'éviter des catastrophes", a-t-il conclu, sur base des données de l'institut de santé publique Sciensano. Le président de l'Absym a regretté le fait que l'Union européenne n'a pas pris la main dans ce dossier.

Texte original :

Aucun des experts entendus mercredi après-midi par la commission santé de la Chambre n'a plaidé pour la vaccination obligatoire en population générale contre le Covid-19.

Mercredi, les députés ont entamé la première des quatre journées d'auditions visant à évaluer l'opportunité de procéder à une vaccination obligatoire contre le coronavirus Sars-Cov2. Le débat politique s'en suivra avec la volonté d'aboutir d'ici la fin février.

Quatre experts ont été entendus dans l'après-midi : Liliane Schoofs (professeur en biotechnologie KU Leuven), Ann De Guchtenaere (pédiatre, UGent), Johan Neyts et Emmanuel André (virologue et microbiologiste à la KU Leuven). "Les vaccins actuels (injectés dans le muscle) sont efficaces contre les hospitalisations, mais pas pour éviter une transmission", a souligné Mme Schoofs. Selon elle, le développement d'un vaccin oral pourrait pallier cette faiblesse. "C'est le vaccin oral qui a permis d'éradiquer la polio. L'OMS et l'Agence européenne des médicaments (EMA) ont lancé un appel pour un nouveau vaccin", a-t-elle souligné. Johan Neyts et Emmanuel André ont pour leur part appelé à la responsabilité individuelle des personnes qui ne sont pas jugées à risque.

"La vaccination a un impact majeur sur le nombre de décès. Mais il y a une transmission qui reste présente", a développé M. André. "On va probablement passer à un stade endémique parce que le nombre de décès va être maîtrisé et prévisible, même si la circulation virale va continuer à être importante. (...) Pour les personnes sans système immunitaire fragile, je pense qu'on n'aura plus besoin de booster. Les infections (futures) vont jouer ce rôle de booster. Pour ces gens-là, sauf surprise (d'un futur variant plus virulent), on pourra laisser évoluer les choses." Selon les deux experts de la KULeuven, la vaccination obligatoire devrait dès lors concerner les personnes à haut risque, singulièrement celles qui n'ont pas reçu la bonne information concernant les vaccins. (...) Pour les gens considérés à faible risque et qui ont développé des anticorps, je pense que cela relève de la responsabilité individuelle."

De son côté, la pédiatre Ann De Guchtenaere ne pense pas que l'obligation aidera à augmenter le taux de vaccination, préférant parler de "droit vaccinal" plutôt que d'"obligation vaccinale". "Des parents se posent des questions. Ce ne sont pas des antivax, mais ils demandent beaucoup d'informations. Il y a aussi de la désinformation qui crée beaucoup de craintes et d'angoisse. On résout cela en agissant comme personne de confiance. Et je ne suis pas certaine que l'obligation va aider".

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