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Coronavirus en Belgique: jusqu'à quand faut-il maintenir les mesures actuelles? La réponse de l’épidémiologiste Simon Dellicour

Le nombre moyen d'infections au coronavirus est repassé sous la barre des 9.000 par jour en Belgique, avec une moyenne de 8.260 cas de Covid-19 détectés quotidiennement, selon le bilan provisoire de l'Institut de santé publique Sciensano publié mardi. Le nombre de patients hospitalisés des suites du Covid-19, en recul, retrouve son niveau de la semaine dernière, avec 7.217 personnes soignées en milieu hospitalier lundi. Les personnes qui nécessitent des soins intensifs sont cependant 13% plus nombreuses qu'il y a une semaine: leur nombre est de 1.474.

Dans le RTL INFO 19H, l’épidémiologiste Simon Dellicour a commenté la situation sanitaire dans notre pays en répondant aux questions de Luc Gilson.

Luc Gilson: ce serait une erreur d'entamer un déconfinement maintenant ? C'est trop tôt ?

Simon Dellicour: "Très clairement. Je ne pense pas que lors du comité de concertation de vendredi, il y aura des grosses mesures qui vont être relâchées. C’est trop tôt. Cela ne fait que quelques jours qu’il y a une amélioration au niveau du nombre d’hospitalisations au jour le jour. Et cela fait que quelques jours qu’on a une diminution du taux de positivité. Commencer un déconfinement maintenant, ça serait déraisonnable. Il faut prendre le contrôle de la situation dans les hôpitaux et avoir une circulation du virus beaucoup plus faible avec un taux de positivité qui redescend."

Luc Gilson: quand on dit que prendra des semaines, voire des mois. Ce n'est pas très rassurant. Il faudra tenir jusqu'à quand ? Jusqu'à l'arrivée d'un vaccin ?

Simon Dellicour: "Non, il y a un raisonnement à avoir à long terme et à moyen terme. Le long terme, c’est le vaccin. En espérant qu’il soit efficace. On a le droit d’être optimistes avec les dernières nouvelles. A moyen terme, l’objectif est d’avoir un point d’équilibre où on retrouverait une vie plus normale que maintenant, tout en évitant que le taux de reproduction du virus passe au-dessus de 1. Cela se fait avec une stratégie comprenant plusieurs axes, notamment tester et tracer plus efficacement. Quand on ouvrira certaines vannes, il faudra essayer d’éviter que le nombre de contaminations augmente à nouveau."

Luc Gilson: les mesures drastiques ont-elles été efficaces ?

Simon Dellicour: "Les mesures déjà prises le 19 octobre ont très probablement déjà eu un impact. Heureusement que les dernières mesures aussi ont eu une influence car il ne nous restait pas grand-chose à fermer. Les écoles, c’est par ailleurs un sujet important. Il faut distinguer les écoles secondaires et primaires. Il y a un âge pivot. On sait maintenant que les adolescents et les jeunes adultes ont des capacités de transmission très proches des adultes. Pour les enfants, avant la puberté, c’est encore une zone d’ombre. On sait qu’ils peuvent contracter le virus et le transmettre, mais la zone d’ombre est de savoir à quel point ils constituent un moteur dans la transmission du virus. On suppose qu’ils ne sont pas un moteur."

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