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Coronavirus en Belgique: elles sont souvent méconnues, que font les assistantes logistiques dans un hôpital?

Le coronavirus en Belgique impose au personnel hospitalier d’exercer leur profession dans des conditions compliquées et de risquer de contracter le covid-19 en étant au contact de personnes infectées. Si on cite régulièrement les médecins et les infirmières comme faisant partie de la première ligne pour combattre le virus, d’autres personnes travaillent "dans l’ombre" pour veiller à la santé des patients. C’est le cas par exemple des assistants logistiques. Nadine, qui a contacté notre rédaction via le bouton orange Alertez-nous, se demande toutefois si son rôle est essentiel et s’inquiète par rapport à sa situation.

Depuis quatre ans, Nadine (prénom d’emprun car elle veut garder l'anonymatt) est assistante logistique dans un hôpital de la région liégeoise. Si elle aime profondément son métier, la crise sanitaire que connaît la Belgique, l’inquiète. Au point qu’elle se demande si elle ne devrait pas plutôt rester chez elle pour éviter la propagation du coronavirus.

En soutien des médecins, infirmières ou aides-soignantes, la trentenaire n’opère pas directement d’actes médicaux, mais elle permet d'assurer le bon fonctionnement du service hospitalier.

Elle assure ainsi différentes tâches administratives et logistiques: l'entretien et la vérification du matériel de soin, des plans de travail, des chambres... Elle s'occupe aussi des commandes des produits manquants et de la commande et de la distribution des repas… Enfin, elle accompagne également les patients lors de leurs examens.

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Est-ce que notre métier, dans ce cas-là, est essentiel ?

Estimant effectuer un travail "dans l’ombre", Nadine explique être directement en contact avec des patients, ce qui provoque un certain stress chez elle. "Je ne travaille pas derrière un bureau, je suis toute la journée en contact avec les patients, pour les repas, les cafés, les collations,… Mais comme on est censé éviter la propagation du virus et éviter les risques, est-ce que notre métier dans ce cas-là est essentiel ? Doit-on prendre autant de risques ? On est quand même amené à rentrer dans les isolements…", s’interroge-t-elle.

Pour elle, la situation est "assez floue". Après un confinement d'une semaine, car "elle ne sentait pas très bien", et quelques jours de congés, la Liégeoise doit à présenter retourner travailler ce lundi.

"Il y a deux semaines, j’avais téléphoné à mon médecin traitant. J’avais très mal à la tête, des douleurs partout et donc par précaution, j’ai été mise en confinement. Je vais mieux depuis, j’ai ensuite pris des jours de congés pour garder mon fils. Ma demande a été acceptée, mais pour la semaine prochaine, non. Ça a été refusé car il y a un manque de personnel", indique-t-elle.  

J’ai peur de ramener quelque chose à la maison

"Très angoissée", Nadine poursuit son récit: "Il n’y a pas énormément de cas où je travaille mais il y en a. Cela me fait peur. Pour la logistique, je travaille de 8 à 16h. Dans cette ambiance, à prendre des risques… Garder toute la journée, un masque blanc (ndlr: un masque "chirurgical" destiné à protéger l'entourage et l'environnement des sécrétions qui sortent de la bouche de la personne qui le porte), ce n’est pas une grande protection…", estime-t-elle.

"J’ai peur comme tout le monde. On est tous dans la même situation. J’ai peur de ramener quelque chose à la maison. Dès que je rentrerai chez moi, je vais me désinfecter de la tête aux pieds. Je n’ai pas envie de contaminé ma famille"

Nadine a l’impression que sa profession aurait été quelque peu "oubliée". "Quand on parle de première ligne, on parle souvent des infirmiers et des médecins. Je suis très reconnaissante pour leur travail, ils sont très courageux. Mais nous sommes aussi mêlées à tout ça et on prend des risques", conclut-elle.

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