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Des enfants en danger vivent à l'hôpital faute de places dans les structures adaptées: "Certains sont restés plus de 6 mois"

Ce vendredi soir, le magazine Reporters sur RTL TVI s'intéressera à ceux qu'on appelle souvent les enfants "parqués". En danger, ces petits doivent être écartés de leur milieu familial et sont placés dans des hôpitaux, par manque de places dans les structures d’accueil adaptées. Le séjour à l’hôpital de ces enfants qui ne sont pas malades peut durer plusieurs mois. A Bruxelles et en Wallonie, ils sont 150 de moins de 6 ans par an dans ce cas.


"On aimerait bien sortir..."

Pour se rendre compte de cette réalité douloureuse, Julie Duynstee s’est rendue dans deux hôpitaux dont le CHU Ambroise Paré à Mons. Ce problème est en effet surtout criant dans le Hainaut. Depuis quelques jours, une jeune fille en détresse occupe l’une des chambres du service de pédiatrie.

"Elle est arrivée pour une suspicion de maltraitance à la demande du juge de la jeunesse. Elle a été placée dans notre service parce qu’il n’y avait pas d’autres endroits où l’accueillir", explique le docteur Samuel Van Steirteghem, chef de service de pédiatrie.

L’adolescente confie sa souffrance et la difficulté de vivre dans un endroit clos. "On aimerait bien sortir... mais on est en sécurité ici."


"On a l’impression d’être maltraitants nous-mêmes"

Ce genre de placement est fréquent au CHU. "Ce sont des situations qui sont découvertes dans l’urgence et la seule structure d’accueil qui est disponible en urgence 24h/24, c’est l’hôpital", souligne le chef du service. Mais le pédiatre déplore des durées d’hospitalisation excessives. "On a des enfants qui sont restés plus de 6 mois dans notre service", révèle le docteur Samuel Van Steirteghem.

Avec des moyens limités, le personnel soignant tente donc d’offrir à ces enfants un cadre de vie qui soit le moins pénible et le moins destructeur possible. Les infirmières se débrouillent par exemple pour essayer d’organiser une petite sortie, au parc ou au cinéma. "Le mot est fort, mais dans certains cas, on a l’impression d’être maltraitants nous-mêmes", déplore le pédiatre. Une déclaration choc mais sincère.

Face à cette situation inadmissible, tous espèrent que l’argent débloqué cette année par les autorités permettra une réelle amélioration sur le terrain. Début avril, un premier centre d’accueil d’urgence pour bébés "parqués" doit s’ouvrir à Charleroi. Une petite éclaircie dans un ciel bien sombre pour ces enfants fragilisés.

"Le scandale des enfants parqués", c’est ce soir à 19h45 sur RTL TVI.

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