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Des épouses de détenus inquiètes dénoncent la grève dans les prisons: "Nos enfants demandent après leur papa, nous ne savons plus quoi leur répondre"

Le mouvement de grogne des agents pénitentiaires du sud du pays se durcit, soutenu par certains citoyens qui viennent en renfort. Pendant ce temps, les compagnes et enfants des prisonniers tirent la sonnette d'alarme.

Les conditions de détention des détenus se sont nettement dégradées en raison de la grève des agents pénitentiaires qui dure depuis près d'une semaine. À Tournai, plusieurs épouses dénoncent des conditions "inhumaines" pour les prisonniers. Ils sont privés de tout, y compris d'électricité d'après plusieurs témoignages de proches qui nous ont contactés via le bouton orange Alertez-nous.

"Ils n'ont plus du tout de préau, ni douche, ni visite, ni courrier, ni téléphone, ni suivi médical. Tout ce qu'ils ont c'est être renfermé 24/24h entre 4 murs sans même pouvoir se laver ou se changer de vêtements", dénonce Alison. Elle s'inquiète pour ses enfants : "Cela va faire 3 semaines qu'ils n’ont pas vu leur père puisque le mercredi 20, il y a eu une grève et que la visite des enfants a lieu le mercredi, explique cette internaute. Pour moi, ils devraient organiser au moins une visite pour les enfants. C'est déjà très dur pour eux à la base, personne ne pense à eux", ajoute-t-elle.

Une autre femme de prisonnier à Tournai s'inquiète pour son mari et ses enfants. "Cela fait une semaine que nous sommes sans nouvelle puisqu'il ne peut pas nous téléphoner. Nous avons 2 enfants qui n'ont pas vu leur papa puisque les visites sont interdites aussi", regrette-t-elle. Elle dénonce les "conditions déplorables" dans lesquelles se retrouvent les détenus et se demande: "Comment mes enfants vont-ils retrouver leur papa?"

Une troisième maman est tout aussi angoissée : "Nos enfants demandent après leur papa, nous ne savons plus quoi leur répondre... Cette grève doit s'arrêter", lance-t-elle.


Circulation perturbée et mouvements de citoyens

Mais il n'y a pas qu'à Tournai que le mouvement se durcit. Ce matin, des piquets de grève sont en place devant la prison de Ittre où seul un agent est entré dans l'établissement pénitentiaire. Il est épaulé par un agent de la nuit qui est resté, deux infirmières, la direction et les policiers. Des agents des prisons de Marche-en-Famenne, Lantin et Forest sont venus renforcer ce piquet à Ittre où les agents ont décidé de durcir le mouvement: désormais, ils bloquent la circulation devant la prison.

Même mouvement à Libramont: un internaute nous apprend que les agents de Saint-Hubert ont ralenti les automobilistes en ville ce matin pour expliquer leur action.

Selon plusieurs internautes, à Marche-en-Famenne et Lantin, des mouvements de citoyens se créent, sur Facebook notamment, et certains veulent venir prêter main forte aux agents pénitentiaires devant les prisons.


Une cinquantaine de militants rassemblés devant le SPF Justice

À Bruxelles, une cinquantaine de militants de la CSC Services Publics, de la CGSP-AMiO et du SLFP se sont rassemblés ce matin devant le SPF Justice à Bruxelles, où une réunion était prévue à 9h00 au cabinet du ministre Koen Geens en lien avec les actions. La rencontre se tient en présence de l'administration pénitentiaire et des représentants syndicaux. "Dictateurs, nous ne serons jamais vos esclaves", peut-on notamment lire sur une pancarte tenue par des militants, également munis de sifflets.

La grève a été lancée lundi dernier à 22h00 et devait initialement durer 24 heures. Elle a toutefois dépassé ce délai dans les prisons francophones du pays, tandis que le travail a repris normalement mercredi en Flandre. Une réunion de concertation s'était déjà tenue jeudi, mais les syndicats avaient quitté la table des négociations, n'ayant pas obtenu d'engagement fort de la part de l'autorité politique, avait souligné Laurence Clamar, secrétaire permanente Justice de la CSC Services Publics.

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