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Des gilets jaunes dénoncent l'attitude de la police à Bruxelles: le bourgmestre répond (vidéo)

Depuis le 16 novembre, les gilets jaunes manifestent en Wallonie et à Bruxelles, avec des incidents sérieux ce vendredi dans la capitale. Des manifestants ont dénoncé le comportement des forces de l'ordre. Le bourgmestre de la Ville de Bruxelles, Philippe Close, leur a répondu.

Présent sur le plateau de l'émission "C'est pas tous les jours dimanche", Arnaud a enfilé son gilet jaune pour rejoindre la manifestation à Bruxelles vendredi dernier. Il explique que ce jour-là 40 policiers sont venus encercler leur groupe de gilets jaunes peu de temps après leur arrivée dans la capitale.

"Ils ont procédé à un contrôle d’identité, ce qui est tout à fait logique et on a dû montrer ce que nous avions dans nos sacs pour voir si on n’était pas des casseurs", raconte-t-il.

Résultat: Arnaud s'est fait arrêter "alors que je n’avais rien dans mon sac", assure-t-il. "Le bourgmestre a dit que les arrestations avaient débuté à 13h30, or on était déjà plus de 40 en cellule à ce moment-là." A 11h30, il a été embarqué dans un véhicule de la police et a été amené au cachot. Il en ressortira vers 18h.


"On a arrêté les mauvaises personnes"

Arnaud a ainsi l’impression que la police s’est plutôt attaquée à des personnes pacifiques plutôt qu’à des casseurs. "On a arrêté les mauvaises personnes à ce moment-là. Les casseurs ne viennent pas par le train et ne montreront pas leur visage. On nous a dit que les ordres venaient du dessus (ndlr: le gilet jaune visait le bourgmestre). Les casseurs sont plus habitués à échapper à la police. On n’était pas là pour casser. Je n’étais pas d’accord. Les droits de l’homme nous autorisaient à manifester."


"On nous a gazés alors que j’étais à genoux"

De son côté, Morgane, 22 ans, est arrivée vers 11h à la Gare du Midi avec son compagnon. C’est plus tard dans le centre-ville à 13h à Arts-Loi, que la police a annoncé que les manifestants devaient se disperser.

"Des boules de peintures ont atterri sur des véhicules de police. On a de nouveau reçu l’ordre de se disperser et 5 secondes après, nous avons été chargés. Ils ont utilisé des pompes à eau et des bombes lacrymogènes. Je ne pense pas qu’il fallait un tel déploiement", estime-t-elle. "Nous n’étions pas des casseurs. Je faisais partie des manifestants et j’étais juste là pour crier ma colère sur la situation que les gilets jaunes dénoncent."

Plus tard dans la journée, Morgane s'est finalement faite arrêtée. "On m’a demandé de me mettre à genoux, les mains en l’air. On nous a gazés alors que j’étais dans cette posture et on a pris nos gilets jaunes ainsi que des photos de nous de la tête aux pieds."


Ce n’était pas des images d’ordre public

Invité à donner son point de vue sur ces arrestations, le bourgmestre de Bruxelles Philippe Close dit "tout assumer".

"On a autorisé une manifestation. J’ai rencontré des représentants des gilets jaunes. Il faut savoir qu’on organise 900 manifestations par an, de 5 personnes à 120.000. Elles se passent très bien dans la grande majorité des cas. Il faut maintenant vous organiser. Je n’ai pas à juger du fond. Mon rôle consiste à ce que les choses se passent bien. Pour le reste, c’est une balance entre la liberté d’expression et l’ordre public qui doit être maintenu."

Il poursuit: "Excusez-moi, mais vendredi, ce n’était pas des images d’ordre public. Quand j’ai demandé aux forces de l’ordre d’intervenir, d’abord préventivement et puis de façon répressive, on incendiait des véhicules de police et on jetait des boules de billard sur les forces de l’ordre. C’est inadmissible. J’ai donné la chance aux gens de quitter la manifestation en disant que j’allais disperser la foule vers 13h30. Ensuite à 15h, le message était claire: "Si vous continuez de manifester vous risquez d’être arrêté. A refaire, je ne changerais pas un iota."

Il reconnaît que des arrestations ont toutefois eu lieu dès 10h30. "Dans les personnes interpellées, certaines avaient des objets dangereux. Les droits de l’homme ont été respectés", conclut-il.

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