Accueil Actu

Dès l'année prochaine, les banques devront réaliser une expertise pour octroyer un crédit hypothécaire: voici ce que cela pourrait changer

Dès 2022, les banques devront faire expertiser les biens avant d'octroyer un crédit hypothécaire et le montant prêté sera calculé en fonction de la valeur d'expertise et non plus du prix d'achat.

Actuellement, exiger une expertise du bien immobilier est une pratique courante mais pas systématique. Elle deviendra obligatoire dès le 1er janvier prochain.

Cette mesure découle d'une directive de l'Autorité bancaire européenne (ABE) entrée en vigueur en juillet dernier. Elle vise à s'assurer que les banques ne prêtent pas des montants démesurés par rapport à la valeur d'un bien, d'autant plus dans le contexte actuel d'emballement sur certains segments du marché immobilier.

Pour exemple, si une maison est achetée 220.000 euros mais qu'elle est estimée à 200.000 euros, les 20.000 euros de différences devront être payés directement par l'acheteur, ils ne pourront plus être prêtés par une banque. "Si vous voulez mettre plus d'argent dans un bien qu'il n'en vaut réellement, ça sera à vous de le faire" résume l'expert en économie Bruno Wattenbergh. "Ça va limiter le montant que la banque va pouvoir prêter." 

Le but de cette manœuvre est de lutter contre une flambée des prix et s'assurer que des biens ne soient pas vendus au dessus du marché. "Je pense qu'il y a des deal qui vont tout simplement s'arrêter" prévoit Julien Vanobberghen, agent immobilier. "C'est à dire que les gens vont acheter une maison, ils vont sans doute avoir un coup de cœur. Ce coup de coeur va faire qu'ils vont acheter la maison plus cher que sa valeur intrinsèque. L'expert va dire que le prix du bien est inférieur au prix de l'offre qui a été faite et s'il n'y a pas de fonds propres dans le dossier, la banque va donner un refus de crédit."

Selon la Banque Nationale de Belgique, le marché de l'immobilier est surévalué de 15%. "Dans certaines zones comme Bruxelles, ce n'est pas 15%, c'est beaucoup plus que ça" explique Bruno Wattenbergh. "On pense que [cette mesure] va remettre un peu plus le marché dans sa valeur réelle. Ça veut dire moins élevé que ce qu'il n'est actuellement."

Les travaux pourront être pris en compte dans l'expertise tandis que le montant de l'emprunt à la banque ne pourra pas dépasser 90% du prix d'achat.

À lire aussi

Sélectionné pour vous