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Des non-vaccinés mis à l'écart sur leur lieu de travail: c'est illégal, l'employé peut demander "des indemnités de rupture majorées"

Le vaccin devient... une source de tensions sur certains lieux de travail. L'UCM (Union des Classes Moyennes) reçoit régulièrement des témoignages de patrons d'entreprise qui se plaignent de tensions entre vaccinés et non vaccinés au sein de leur entreprise.

Généralement, ce sont les vaccinés qui se plaignent. Soit car ils doivent toujours côtoyer les non-vaccinés, qui peuvent donc attraper plus facilement le virus. Soit car il n'y a pas assez d'assouplissements dans l'entreprise, à cause des non-vaccinés. "Les vaccinés sont protégés, et donc ils risquent infiniment moins d'être malades et absents. Tandis que le non-vacciné sera plus vite et plus gravement malade. Donc on risque de voir un absentéisme important des membres du personnel non vaccinés, ce qui reportera la charge de travail sur les vaccinés. Deuxième élément: pour l'instant, aucune différence n'est faite en termes de mesures de protection entre vaccinés et non vaccinés. Ce sont des sources de tensions, qui vont augmenter si on voit l'épidémie reprendre avec l'automne, la rentrée scolaire et les variants", selon Vincent Frédéricq, secrétaire général de Femarbel, la fédération des maisons de repos en Belgique.

Une séparation chez Ice Watch

Certains employeurs décident donc parfois de prendre des mesures. Notamment Jean-Pierre Lutgen, le patron d'Ice Watch, qui a décidé de séparer les travailleurs non-vaccinés, des vaccinés. Les travailleurs non-vaccinés sont installés dans des bureaux isolés. Selon Lutgen, l'objectif est d'éviter qu'ils contaminent les travailleurs vaccinés.

Mais cette pratique n'est pas légale. L'UCM reçoit parfois des appels d'employeurs qui demandent s'ils peuvent effectivement séparer les non-vaccinés et les vaccinés. L'UCM leur répond que non : un employeur peut inciter ses travailleurs à se faire vacciner, mais c'est tout. Il ne peut pas discriminer les non-vaccinés. En principe, il n'est même pas censé être au courant de la vaccination ou pas de ses travailleurs (un accord signé fin juin entre syndicats et employeurs le garantit).

Des risques... pour l'employeur

Si un employeur discrimine les non vaccinés, il risque d'être poursuivi. Un travailleur pourrait se retourner pénalement contre l'employeur et réclamer des dommages et intérêts. "En réalité, la question des sanctions n'est pas claire du tout, puisqu'on est dans une zone inconnue, et on découvre des choses. Ce que risque l'employeur, c'est que l'employé mis à l'écart considère qu'il y a une rupture de son contrat, qu'il ne souhaite pas poursuivre son travail dans l'entreprise et demande des indemnités de rupture majorées. C'est le risque le plus évident", explique Thierry Evens, porte-parole de l'UCM.

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