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Des pédopsychiatres demandent un report des examens pour préserver la santé mentale des jeunes: "Ne rajoutons pas du stress à la souffrance"

Le 26 février dernier, lors d'un Comité de concertation, les différents décideurs s’étaient mis d’accord, pour que l'on tienne davantage compte des conséquences des mesures de restriction sur la santé mentale avec des données objectives. L'idée était de ne plus se concentrer uniquement sur le nombre de contamination Covid mais de considérer également la hausse des lits occupés dans les unités de psychiatrie du pays. Le but étant de disposer de ces chiffres avant de trancher dans les mesures de confinement.

Or un mois plus tard, la santé mentale ne figure toujours pas dans les rapports. Aucune donnée n'est précisée dans les rapports quotidiens de Sciensano, l’autorité de santé publique, ni dans les rapports du commissaire au coronavirus, présentés en ouverture de chaque comité de concertation.

Lors du dernier comité de concertation, le Premier ministre Alexander De Croo avait même indiqué qu’il était difficile de faire le bilan humain des mesures de restriction. Et que le bilan devait donc se faire plus tard.

De nombreux jeunes en décrochage scolaire

Cette déclaration avait fait bondir des professionnels de la santé mentale actuellement confrontés à la saturation de leurs unités d’accompagnement psychiatrique. C’est particulièrement vrai pour les jeunes, victimes collatérales des restrictions de contacts sociaux.

Plusieurs pédopsychiatres plaident d'ailleurs pour un report des examens d'ici la fin de cette année. On estime à 50 % le nombre de jeunes en décrochage scolaire. Pour le docteur Sophie Maes, chef de service de l'unité pour adolescents à l'hôpital Le domaine à Braine-l'Alleud, les évaluations scolaires sont intéressantes mais il est important de les préserver de toute source de stress. "Ne rajoutons pas du stress par rapport à la souffrance dans laquelle ils sont actuellement. À la réouverture des écoles, les services hospitaliers et de santé mentale seront toujours saturés. Si les jeunes décompensent à cause du stress qu'on va leur imposer en plus, nous ne pourrons pas y faire face", souligne la spécialiste. 

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