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Des petits trous découverts dans les filtres de cigarettes: les fabricants trichent-ils sur les taux de goudrons et de nicotine?

Le Comité national contre le tabagisme (CNCT) français accuse les quatre grands fabricants de cigarettes de tromper les consommateurs et évoque un "filtergate".

Les fabricants dissimulent-ils le réel taux de nicotine aux consommateurs ? C'est ce qu'affirme le Comité national contre le tabagisme (CNCT), un organisme français.

De minuscules trous ont été découverts dans les filtres des cigarettes. Leur but? Falsifier les tests censés calculer le taux de nicotine contenu dans chaque cigarette. Problème, les fumeurs boucheraient ces micro-orifices avec leurs lèvres et leurs doigts lors de la consommation. Et cela augmenterait le volume de substances toxiques inhalées.

"Inconsciemment, ils inhalent plsu fort. Ils compriment avec leurs lèvres ou leurs doigts et obtiennent alors des inhalations qui leur donnent plus de produit. Ils cherchent seulement la nicotine mais ils inhalent tout ce qu'il y a d'autre en même temps", indique Régine Colot, tabacologue, au micro de Thibault Baltazar et de Gilles Gengler. 

"Ce dispositif de micro-orifices dans le filtre des cigarettes empêche les autorités de savoir si les seuils de goudron, de nicotine et de monoxyde de carbone qu'elles ont fixés sont dépassés", fait valoir le CNCT, qui dénonce un "filtergate" (scandale des filtres).

Selon l'association française anti-tabac, 97% des cigarettes disposeraient de ces trous de ventilation. Une pratique connue depuis les années 50, qui augmenterait massivement les quantités de produits nocifs inhalées par le fumeur, bien au-delà des limites autorisées par la loi.

"Les fumeurs qui pensent fumer un paquet par jour en fument en fait l'équivalent de deux à dix"

Selon le CNCT, les taux baissent artificiellement lorsque les cigarettes sont testées sur des machines car les substances dangereuses sont diluées dans l'air que laissent passer les micro-trous. 

"Les fumeurs qui pensent fumer un paquet par jour en fument en fait l'équivalent de deux à dix", note le CNCT. 

Comme l'indique Régine Colot, tabacologue à la Ligue contre le Cancer, "la fumée du tabac peut contenir au maximum 10 mg de goudron, 1 mg de nicotine et 10 mg de monoxyde de carbone". Ces teneurs sont calculées par des machines à fumée avant la commercialisation des paquets de cigarettes.


Une plainte déposée en France et aux Pays-Bas

Pourtant, selon Régine Colot, ces mesures ne peuvent être fiables. "Ce que l'on sait, c'est que ces machines ne donnent pas une mesure compatible avec la réalité de la manière dont le fumeur fume, et de ce qu'il peut retirer de sa cigarette lorsqu'il fume", indique-t-elle au micro de Bernard Lobet.

En France et aux Pays-Bas, une plainte pour "mise en danger de la vie d'autrui" a été déposée contre les quatre cigarettiers Philip Morris, Seita, Japan Tobacco International (JTI) et British American Tobacco (BAT). En Belgique, la plainte est impossible puisque la mention des teneurs en nicotine ne figure plus sur les paquets. 

L’objectif des fabricants de cigarettes visent surtout à augmenter la présence de nicotine, qui a pour effet d’augmenter la dépendance à la cigarette.

"Au Canada, ils ont utilisé une autre méthode de mesure, et ils obtiennent des chiffres qui sont 2 à 17 fois plus élevés. C'est pour cela que la plainte a été déposée pour 'atteinte à la santé' puisque les fumeurs sont induits en erreur", précise la tabacologue. 

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