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Deux Carolos lèvent le voile sur l'enfer des squats: "Il y a des êtres humains, vos voisins, qui vivent ici", "C'est inimaginable"

Des anciens bâtiments industriels se transforment en véritables squats, des endroits insalubres fréquentés le plus souvent par des consommateurs de drogues. Un univers qu'un psychologue et un éducateur de rue à Charleroi connaissent bien. Les deux hommes viennent de publier un roman qui s'inspire de vrais témoignages de toxicomanes. Un reportage de Julien Crête et Patrick Lejuste.

La tour Inter-Béton a inspiré le psychologue Philippe Dylewski et l'éducateur Saphir Essiaf pour l'écriture de leur roman. Il s'agit d'un bâtiment désaffecté dans lequel on pénètre sans aucune difficulté. Dès l'entrée, des centaines de déchets recouvrent le sol. "Des gens vivent ou ont vécu ici", a confié Philippe Dylewski, co-auteur du livre 24 heures héro, au micro de Julien Crête. "Il y a des êtres humains, vos voisins, qui vivent ici parce que si ils ne vivent pas ici, ils doivent aller dans des centres... mais ils ne peuvent pas de défoncer dans des centres", a ajouté le Carolo.

Il y a quelques mois, Philippe et Saphir ont décidé de partager leurs expériences au travers d'un roman qui évoque le quotidien de certains toxicomanes marginalisés. "C'est inimaginable, c'est impensable. On passe de l'autre côté du miroir. C'est comme les films d'horreur. Vous vous dites que c'est une fiction mais en fait non", a précisé Saphir Essiaf.


"Il faut avoir beaucoup de patience"

L'enfer de ces squats est une réalité dans de très nombreuses villes qui concentrent pauvreté et consommateurs multiples. Pour lutter contre ce phénomène urbain, de nombreuses associations œuvrent sur le terrain. Des seringues sont distribuées pour améliorer l'hygiène et un accompagnement psychologique est aussi offert. "Il faut se montrer très tolérant, être à l'écoute et non jugeant. Il faut avoir beaucoup de patience et prendre le temps de réfléchir avec eux à ce qui pourrait les motiver à avancer encore, qu'est-ce qui pourrait leur donner un peu d'espoir", a expliqué Laurence Przylucki, directrice de l'association "Le comptoir".

A travers leur livre, les auteurs espèrent sensibiliser les lecteurs sur cette face cachée de la drogue et pousser les gens à réagir.

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