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Désavoué par ses équipes, le directeur des rédactions de L'Avenir a évoqué des propos racistes: "stupéfaction" chez les journalistes

L'Association des Journalistes Professionnels (AJP) et la Société Des Rédacteurs (SDR) des Editions de L'Avenir (EDA) ont fait part jeudi de leur "stupéfaction" au sujet des propos tenus dans La Libre par le directeur des rédactions Philippe Lawson. "Si les propos de M. Lawson reposent sur une quelconque base solide, la SDR et l'AJP invitent le directeur des rédactions à déposer plainte. Dans le cas contraire, elles l'invitent à retirer ses propos et à présenter un message d'excuse au personnel", indiquent les deux associations dans un communiqué commun.

Ces accusations non étayées ne sont pas de nature à restaurer la paix sociale

Lors du déclenchement du plan de restructuration des Editions de L'Avenir, Philippe Lawson, récemment nommé directeur des rédactions, a fait l'objet d'une motion de défiance de la part du personnel. Jeudi matin dans La Libre, le journaliste d'origine togolaise s'est plaint de propos racistes tenus à son encontre par certains membres du personnel. "J'ai appris il y a quelques jours que dans la rédaction, certains m'appelaient le Togolais, et ça me fait mal. Je suis venu pour un projet et on joue l'homme. Je ne suis pas l'homme de (Stéphane) Moreau (administrateur-délégué de Nethys, actionnaire de L'Avenir, ndlr). Je suis journaliste depuis vingt ans, on sait comment je travaille".

"Ces propos choquent profondément les journalistes des EDA, dont les valeurs qu'ils défendent sont aux antipodes du racisme", indiquent l'AJP et la SDR. "Dans un contexte de crise sociale aigüe, ces accusations non étayées ne sont pas de nature à restaurer la paix sociale, à laquelle la direction dit pourtant aspirer. La motion de défiance, votée par une très large majorité du personnel et ensuite reconfirmée, ne repose que sur des arguments strictement professionnels."


Accord trouvé entre direction et syndicats

Un accord a été trouvé dans la nuit de mercredi à jeudi entre la direction des Editions de l'Avenir et la délégation syndicale CNE-Setca sur la réintégration des trois journalistes visés par des licenciements secs, annonce Thomas Lesire, secrétaire permanent Setca Namur.

"Les demandes de l'Association des Journalistes Professionnels (AJP) et de la Société des Rédacteurs (SDR) ont été rencontrées", selon le représentant du syndicat socialiste. "Les représentants des journalistes doivent encore se prononcer. Le nombre de départs au sein des Editions de l'Avenir passe donc de 45 équivalents temps plein (ETP) à 43,09 sans aucun licenciement sec, ce qui était la principale revendication de la délégation syndicale".

Une assemblée générale du personnel tenue par les syndicats est prévue à 10h30 pour valider ou non cet accord.


Reprise des publications

Les quotidiens des Editions de L'Avenir n'étaient pas parus mardi et mercredi à la suite d'une action du personnel lancée lundi soir. Les travailleurs contestaient les licenciements secs de trois journalistes qu'ils estimaient "ciblés", ce que la direction a toujours nié.

Mercredi, le personnel avait décidé en assemblée générale de reprendre le travail "en signe d'ouverture". Il menaçait toutefois de mener une nouvelle action vendredi si leurs revendications n'étaient pas rencontrées. La direction avait toutefois décidé de conditionner cette reprise à la conclusion d'un accord social. Elle a convoqué à 16h00 la délégation syndicale, mais pas les représentants des journalistes. Un accord sur la réintégration des trois personnes qui devaient être licenciées a finalement pu être dégagé vers minuit.

Dans le même temps, le journal a pu paraître jeudi et l'accès au site et aux réseaux sociaux a été rétabli, après un long blocage mardi et mercredi. Ce "lock out" a provoqué l'indignation des associations de journalistes.

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