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Echanger sa voiture de société contre du cash: ce projet du gouvernement va-t-il rater son objectif et créer plus de pollution ?

La possibilité qui sera offerte aux employés d'échanger leur voiture de société contre du cash passe à côté de l'objectif d'une meilleure mobilité, estiment les employeurs et le secteur automobile.

Ni le patronat, ni le secteur automobile ne sont convaincus par la pertinence du système qui permettra l'an prochain d'échanger une voiture de société contre du cash. L'idée, c'est d'améliorer la mobilité en incitant les travailleurs, en tous cas ceux qui ont une voiture de société, à opter pour des modes de déplacement alternatifs. Une idée séduisante de prime abord, mais qui rate l'objectif d'un changement de mobilité, souligne ce mardi matin Bel RTL.

Les sociétés de leasing, les employeurs et les constructeurs. Tous avaient adhéré au projet initial d’un budget mobilité. Concrètement, le gouvernement s’était engagé à ce que la somme équivalente à la voiture de société puisse être convertie en autre chose, mais toujours en rapport avec la mobilité. Par exemple, une plus petite voiture complétée par un abonnement de transports en commun et/ou un vélo électrique. La mesure devait inciter à réfléchir à une mobilité alternative.


Le risque: une voiture d'occasion et le reste pour des vacances

Mais le dernier projet ne tient plus compte de cette garantie mobilité et offre du cash purement et simplement. Le secteur le déplore. Tel quel, cela n’intéresse plus que les petits rouleurs pour qui la voiture n’est pas un gros avantage. Pire, il risque de faire en sorte que les employés achètent une voiture d’occasion et empochent le reste pour partir en vacances. "Il y a pas mal d'effets pervers possibles, confie Dirk Van Gool, directeur général de la Fédération belge des loueurs de véhicules, au micro de RTLinfo. Certaines personnes vont échanger la voiture verte qu'ils ont actuellement pour une voiture d'occasion et toujours faire les mêmes déplacements et être dans les embouteillages." L’objectif est donc manqué. Il pourrait même engendré plus de pollution et moins de TVA. "Le secteur est déçu. Ce n'est pas du tout un système qui va motiver les gens à faire d'autres choix", ajoute Dirk Van Gool. 

La ministre du Budget ne veut pas pour autant parler de ratage. "Vous savez, si vous avez vraiment besoin d’une voiture, et il y en a beaucoup et on ne prétend pas à obliger ces gens-là à renoncer à leur voiture, loin de là. C’est le contraire d’ailleurs. Nous sommes dans une position de liberté. Si vous avez besoin vraiment d’une voiture, je ne pense pas que l’option sera d’acheter une voiture moins performante pour vous rendre au travail", a déclaré Sophie Wilmès ce mardi matin sur Bel RTL.

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