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Emmanuel André, médecin et spécialiste belge du Coronavirus: "Il y a des raisons de s'inquiéter"

La Chine a annoncé jeudi plus de 15.000 contaminations supplémentaires par le coronavirus. Un bond record dû à une nouvelle définition plus large des cas d'infection, dépeignant une épidémie plus grave que rapporté jusqu'à présent. Cette envolée des chiffres dans le nombre de malades signifie-t-elle que la Chine ne maîtrise pas l'évolution de la maladie? Voici la réponse du docteur Emmanuel André, membre du centre de référence sur le coronavirus. Il est médecin et microbiologiste à l'université de Leuven:

"Ces derniers jours, on avait eu quelques informations qui semblaient dire que les choses se stabilisaient. Il y a une série de choses qui évoluent relativement bien, mais aujourd'hui nous ne sommes pas encore dans un stade où l'épidémie serait arrivée à un plateau. On s'attend à ce que les choses continuent d'évoluer dans les jours et semaines qui viennent."

Nous n'avons pas encore d'immunités contre ces nouveaux virus

Emmanuel André est revenu sur les messages alarmistes de l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) qui considère la menace coronavirus comme très sérieuse. Il réagit: "Cette menace est prise très au sérieuse depuis le début. Nous savons que les coronavirus sont capables, quand ils se transmettent de l'animal à l'homme, de créer des infections graves. Nous n'avons pas encore d'immunités contre ces nouveaux virus. Quand ils sont capables de se transmettre de façon efficace de personne à personne, alors oui, il y a des raisons de s'inquiéter."

Le docteur Emmanuel André pointe du doigt la mobilité croissante qui n'arrange pas les choses: "Quand on compare la mobilité des individus à travers le monde en 2003, lors de l'épidémie de Sras, un virus relativement similaire, et aujourd'hui. La mobilité des personnes a évolué de manière extrêmement importante. On peut s'attendre que les personnes continuent de bouger. On voit des villes qui sont dans un lockdown, c'est-à-dire qu'on essaie de limiter les mouvements. Ce ne sont pas des mesures agréables ni tenables sur le long terme. Il va falloir s'attendre à ce que petit à petit les gens reprennent une vie normale en espérant que cela n'aggrave pas la situation." 

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