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Entre embauches et licenciements, comment va le secteur de la grande distribution ? "On a des gens qui tombent en dépression"

Selon la Fédération du commerce et des services, 2.000 emplois sont créés chaque année dans le secteur de la grande distribution.

La semaine dernière, le groupe Carrefour annonçait un plan de transformation induisant très certainement de nombreux licenciements. Quelques jours plus tard, le groupe LIDL envisage quant à lui d'ouvrir une trentaine de magasins et d'embaucher 1.500 collaborateurs dans les trois prochaines années. 

Selon Comeos, la Fédération du commerce et des services, environ 2.000 emplois sont créés chaque année dans la grande distribution. Si l'on en croit ces résultats, le secteur ne va donc pas si mal bien que le commerce électronique grignote de plus en plus des parts de marché, notamment dans le secteur électronique ou celui de l'habillement. 

"Dans le domaine alimentaire, on considère que minimum 1,5% du marché alimentaire est en digital tandis que dans le domaine des vêtements, on est déjà à 8 voire 9%", note Dominique Michel administrateur délégué de Comeos au micro de Céline Praile pour Bel RTL.


"Toutes les chaînes alimentaires doivent se préparer"

Pourtant, les enseignes de la grande distribution ne sont pas totalement épargnées. Selon Dominique Michel, il faut s'attendre à une évolution des modes de consommation. Le e-commerce pourrait ainsi très rapidement gagner le secteur et le contraindre à une rapide transformation. "Toutes les chaînes alimentaires doivent se préparer parce qu'elles savent très bien que ça va s'accélérer. Il faut s'organiser, s'armer et c'est une des raisons pour lesquelles, un certain nombre d'entreprises restructurent aujourd'hui", précise-t-il. 

Bien que des milliers d'emplois soient créés chaque année dans le secteur de la grande distribution, les conditions de travail se révèlent particulièrement compliquées. Une grande productivité ainsi qu'une certaine flexibilité est exigée aux employés qui perçoivent en retour des salaires relativement faibles. 


"J'ai des collègues qui sont en pleurs"

"Si nous avons un contrat de 35 h, nous avons la possibilité d'avoir 5h en plus ou 5 h en moins. Généralement, on fait 40 h. Il faut quémander pour pouvoir rentrer à la maison", témoigne Isabelle (prénom d'emprunt), employée dans la grande distribution, au micro de Céline Praile. Avant d'ajouter: "J'ai des collègues qui sont en pleurs. Une mère de famille ne peut pas aller chercher sa fille car à chaque fois, au lieu de finir à 15 ou 16 h, elle restait une ou deux heures de plus".   

La majorité du personnel doit composer avec des temps partiels, des contrats précaires et une flexibilité ne permettant pas combiner plusieurs emplois. A cause des emplois précaires, il faut également former de nouveaux collaborateurs qui restent moins longtemps.


Burn-out et dépressions

Une charge de travail supplémentaire pour les employés, comme le souligne Myriam Delmée, vice-présidente du syndicat socialiste, SETCA. "Quand vous travaillez avec deux étudiants à vos côtés, à la place d'un collègue habituel, c'est clair que vous devez le former, lui expliquer toute une série de choses. C'est une charge supplémentaire. On se rend compte que l'on a des gens qui passent en burn-out, qui tombent en dépression ou qui, physiquement, n'y arrivent plus parce que la précarité des autres contrats fait qu'il y a un déficit de formation, qui leur donne du travail à eux en plus".

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